L’actrice de La vie d’Adèle endosse l’uniforme d’une hôtesse de l’air en galère dans ce premier film et personnifie les doutes et la crise de toute une génération qui a grandi avec elle.
Remarqué lors du dernier Festival de Cannes, où il était présenté à La Semaine de la Critique, Rien à foutre est sorti ce mercredi au cinéma. Dans ce long-métrage signé Emmanuel Marre et Julie Lecoustre, Adèle Exarchopoulos incarne une hôtesse de l’air de compagnie low-cost en crise existentielle. L’occasion de rencontrer l’actrice récemment nommée aux César pour Mandibules pour une filmographie commentée (à retrouver dans le nouveau numéro de Première, actuellement en kiosque et en vente sur notre boutique en ligne), dont voici un extrait où elle nous raconte son expérience sur Rien à foutre :
Rien à foutre : un passionnant film générationnel [critique]"Je ne mesurais pas tout cet aspect générationnel au départ... car il n’y avait pas vraiment de scénario. Plus jeune, j’aurais dit oui direct car j’aimais la manière dont Julie et Emmanuel parlaient de leur film. Mais là, j’ai eu besoin de lire quelque chose pour accepter de partir quatre mois loin de mon fils. La découverte de ce scénario a sonné comme une évidence. La soif d’authentique des cinéastes aussi. On est partis pour une aventure à la Kechiche, filmée parfois à l’iPhone, faute d’autorisation. J’avais l’impression d’être au milieu d’un documentaire. Et c’est en découvrant le film que j’ai perçu à quel point il propose une autopsie de notre société dans laquelle on consomme tout beaucoup trop vite et d’une génération qui, au milieu de ce chaos, a soif de vivre. Rien à foutre n’est pas pessimiste car son héroïne a la foi. Cette foi, c’est aussi celle que j’ai dans mon métier. Aujourd’hui, j’assume le fait d’en avoir besoin, que je serais triste si ça se terminait."
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