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Cette semaine au cinéma, Tom Hardy a un frère jumeau, Eddie Redmayne change de sexe et Vincent Lindon est au coeur d'un scandale.

Choix n°1 : Legend de Brian Helgeland avec Tom Hardy, Emily Browning...

Synopsis : Fin des années 50 et début 60, les jumeaux Kray - Reggie et Ron – et la mafia, règnent sur le milieu du crime dans l’Est londonien. Alors que leur business commence à bien marcher, le truand Leslie Payne  leur propose une stratégie pour étendre leur empire aux très glamour quartiers du West End.  Rien ne semble pouvoir arrêter les jumeaux, dominant Londres et infiltrant l’establishment. Mais quand Reggie tombe amoureux de la fragile Frances Shea, tout vacille. Frances veut que Reggie se range, Ron s’oppose à elle, ne voulant pas rester seul. Adaptation du roman The Profession of Violence de John Pearson

L'avis de Première : Déjà héros d’un film de Peter Medak en 1990, les frères Kray reviennent sous les traits de l’immense Tom Hardy, qui incarne les fameux truands à lui tout seul – la magie du numérique. Sa performance, mise en valeur par d’excellents seconds rôles, si elle constitue une force par son ampleur et sa subtilité, est aussi la petite faiblesse de Legend : pour des raisons évidentes de mise en scène, ce dispositif impose au revenant Brian Helgeland (son dernier film, 42, est sorti directement en vidéo) un découpage frontal, peu conforme aux ambitions affichées. Mais cela reste un détail, si l’on considère le film pour ce qu’il est, à savoir une version "gangsta-pop" de Faux Semblants, portée par le thème de la gémellité diabolique et aliénante. 

Bande-annonce : 

 

Choix n°2 : Les Chevaliers blancs de Joachim Lafosse avec Vincent Lindon, Louise Bourgoin...

Synopsis : Jacques Arnault, président de l’ONG "Move for kids", a convaincu des familles françaises en mal d’adoption de financer une opération d'exfiltration d'orphelins d’un pays d’Afrique dévasté par la guerre. Entouré d’une équipe de bénévoles dévoués à sa cause, il a un mois pour trouver 300 enfants en bas âge et les ramener en France. Mais pour réussir, il doit persuader ses interlocuteurs africains et les chefs de village qu’il va installer un orphelinat et assurer un avenir sur place à ces jeunes victimes de guerre, dissimulant le but ultime de son expédition...

Librement adapté de Sarkozy dans l’avion ? Les zozos de la Françafrique de François-Xavier Pinte et Geoffroy d’Ursel

L'avis de Première : Comme dans son précédent film, le beau À perdre la raison, Joachim Lafosse s’empare d’un fait divers pour déconstruire les évidences de la folie ; Les Chevaliers blancs s’ouvre sur une nouvelle procession de boîtes. Au début d’À perdre..., les cercueils des enfants roulaient vers les entrailles d’un avion-cargo, ici, les malles de l’ONG sont débarquées sur un nouveau continent. Le parallèle est soufflant et dit bien que les deux films, malgré leurs différences et leur parcours inversé, explorent des idées similaires. Si un Hermès (dieu des médecins et des voleurs) a remplacé la Médée belge, il est une fois de plus question de filiation, de parenté, mais ratée ou sacrifiée... Au fond, ce que cherche à mettre en crise Lafosse, c’est cette société qui ne peut plus être unie que dans la contemplation de ses monstres, tueurs ou marchands d’enfants. Mais il le fait sans jamais tomber dans le sadomasochisme moral ou la sanction. Ici, personne n’est jugé. Tout se passe à la lumière, celle de l’Afrique qui brûle, révèle et rend fou. La mise en scène limpide, sans jeu d’ombre ni suspense, Lindon (époustouflant dans le rôle de ce sauveur qui se transforme en voleur, épris de bonté et surtout de lui-même), le script à l’écriture blanche et sèche... Tout obsède, fascine. Et on regarde ce qui se trame là comme les personnages, persuadés que les monstres n’ont finalement rien d’inhumain. 

Bande-annonce : 

 


Choix n°3 : The Danish Girl de Tom Hooper avec Eddie Redmayne, Alicia Vikander...

Synopsis : Au milieu des années 20, Einar Wegener, un peintre paysagiste estimé, vit avec sa femme Gerda, portraitiste mondaine, à Copenhague. Malgré une union forte et sincère, une véritable réalisation, personnelle et professionnelle, semble leur faire défaut à lun comme à lautre.

Tout change le jour où Gerda se voit pressée de terminer un portrait et demande à son mari de revêtir la robe de sa cliente absente et de poser à sa place. Lexpérience est troublante, Einar prenant rapidement conscience quil se sent davantage lui-même en Lili quen homme. Il sapproprie petit à petit cette nouvelle identité féminine, Gerda se découvrant par là même une muse qui ravive sa créativité. Mais le couple est rapidement confronté à la désapprobation de la société.

Ils quittent le Danemark pour Paris où une nouvelle vie moins étriquée et plus permissive devient possible. La carrière de Gerda prend enfin de lessor. Le couple évolue et se transforme, mais malgré les épreuves, le soutien de Gerda reste indéfectible, accompagnant Lili tout au long du parcours qui mènera à la première opération de réattribution sexuelle lui permettant dêtre enfin elle-même, corps et âme. Grâce à lautre, chacun deux trouve le courage de se vivre pleinement.

Adaptation du roman de David Ebershoff

L'avis de Première : Dans la course aux Oscars, The Danish Girl brigue tellement de catégories qu’il mériterait d’être éliminé pour concurrence déloyale, mais ses propres excès devraient suffire à le disqualifier. Le sujet : l’histoire vraie d’un couple de peintres qui se défait lorsque le mari affirme sa transidentité et décide de subir la première opération de changement de sexe. Le traitement : attention à rester dans les clous du bon goût sans choquer personne, décors chics et costumes d’époque, musique papier peint d’Alexandre Desplat. L’interprétation : Eddie Redmayne minaude et sourit avec une mièvrerie qui finit par exaspérer. Il ne reste à Alicia Vikander qu’à se consoler avec Matthias Schoenaerts, toujours bon. 

Bande-annonce : 

 


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