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Le recours de Promouvoir contre le visa du dernier Tarantino a été rejeté. Mais l'affaire n'est pas terminée.

Le tribunal administratif de Paris a rejeté le recours de l'association Promouvoir contre le visa des Huit Salopards. Le juge des référés a estimé qu'"aucun des moyens invoqués par Promouvoir ne paraît, en l'état de l'instruction, de nature à jeter un doute sérieux sur la légalité de la décision contestée", la décision étant de n'interdire le film qu'aux moins de 12 ans. Mais il ne s'agit que du premier round. Le référé est une procédure accélérée qui aurait permis, si le juge avait donné raison à l'association catholique traditionnaliste, de suspendre le visa - et donc de retirer le film de Quentin Tarantino des salles le temps qu'il obtienne un nouvel avis.

Promouvoir contre le cinéma : faut-il changer la loi ?

Mais cette procédure est toujours ouverte en parallèle de la procédure dite au fond, plus longue, non suspensive, et qui peut aboutir à une autre décision. L'avis du juge des référés (qui statue seul) est le plus souvent suivi par les juge du fond (en formation de trois), surtout si le premier rejette le recours en se basant sur l'absence de "doute sérieux sur la légalité de la décision contestée" (l'autre motif de demande d'un référé étant le caractère d'urgence de l'affaire). Mais il n'en reste pas moins le fruit d'une toute nouvelle procédure qui repose énormément, en matière d'appréciation des visas des films, sur la subjectivité.

La défaite de Promouvoir n'est donc pour l'instant que temporaire. L'association saisit systématiquement le juge des référés en même temps que celui du fond et gagne rarement devant le premier (sauf pour Love, récemment, dont les scènes de sexe non simulé le conduisait automatiquement à une interdiction aux moins de 18 ans pour être en accord avec la loi). Mais le second peut souvent statuer en sens inverse - ce fut le cas récemment de La Vie d'Adèle (en appel). A suivre, donc.