Après avoir récemment déposé un recours contre le visa d'exploitation d'Antichrist, l'association Promouvoir cherche à faire interdire le western tarantinien.
La liste des faits-d'arme de l'association Promouvoir commence sérieusement à s'allonger.
En effet, après avoir fait modifier les visas d'exploitation de films comme LOVE de Gaspar Noé (finalement interdit aux moins de 18 ans) ou plus récemment Antichrist de Lars Von Trier (recours en cours) pour leurs scènes de sexe et de violence, l'association proche des milieux catholiques traditionnalistes a cette fois un certain Quentin Tarantino dans son viseur.
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En cause ? La violence graphique et omniprésente des 8 Salopards, le dernier opus du réalisateur de Reservoir Dogs et Pulp Fiction toujours à l'affiche, qui ne semble pas convenir à la fameuse association et son avocat maître André Bonnet, qui pense que la classification du film lors de son exploitation n'est pas appropriée.
Dans ce sens, l'association a annoncé ce samedi avoir fait un recours contre le visa d'exploitation de l'oeuvre à cause de ses "scènes de très grande violence", et souhaite revoir sa classification qui interdit aujourd'hui le film aux moins de 12 ans.
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Dans le communiqué envoyé pour soutenir son recours, Promouvoir déclare notamment que la Commission de classification des films du Centre national du cinéma (CNC) et la ministre de la culture "ont une fois encore gravement manqué à leur devoir et à leurs obligations légales en se bornant à interdire ce film aux seuls jeunes adolescents de moins de 12 ans, l'avertissement accompagnant le visa se contentant quant à lui de faire état de ce que "certaines scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité du public jeune"."
Une oeuvre pas du tout au goût de l'association donc, qui revendique dans son communiqué "plusieurs scènes inadmissibles", et notamment la désormais fameuse scène de provocation du personnage de Samuel L. Jackson à l'encontre de celui de Bruce Dern, que l'association définit dans son écrit comme une "très longue séquence" racontant, "images à l'appui", une fellation imposée au fils d'un général fait prisonnier pour obtenir une couverture, après avoir été "contraint de marcher nu dans la neige et le froid des heures durant". Avant d'ajouter : "Naturellement, la couverture n'est pas donnée et le prisonnier est assassiné d'une balle une fois son "travail" terminé".
Mais ce n'est pas que cette histoire de couverture promise et non offerte qui a choqué Promouvoir. L'association qualifiant en effet d'autres scènes "de pure violence extrême, complaisante et gratuite", citant aussi l'exemple d'une "tête éclatée avec cervelle explosant sur le visage de la soeur du personnage assassiné".
Après Noé, Von Trier et Kechiche, l'association proche des milieux catholiques traditionnalistes s'apprête donc à ajouter, peut-être, un autre réalisateur majeur à son tableau de chasse.
A suivre.
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