De Shakespeare au MCU, il laisse derrière lui une carrière aussi remarquable qu’éclectique.
Le cinéma vient de perdre un de ses plus grands interprètes. On a appris ce dimanche le décès de William Hurt à l’âge de 71 ans. "C’est avec une grande tristesse que la famille Hurt pleure la disparition de Willam Hurt, père bien aimé et acteur récompensé aux Oscars, le 13 mars 2022, une semaine avant son 72e anniversaire. Il est mort paisiblement, entouré de sa famille, de causes naturelles", a fait savoir son fils dans un communiqué notamment repris par Variety.
William Hurt n’est pas le premier nom qui sort dans les discussions sur les meilleurs acteurs de sa génération. Et pourtant, il y a toute sa place. Formé au théâtre, le natif de DC a un CV aussi impressionnant qu'éclectique. De sa première apparition au cinéma dans Au-delà du réel de Ken Russell, en 1980, à son dernier rôle dans Black Widow, en 2021, il a toujours été dans les bons coups, marquant plusieurs générations de cinéphiles.
Dès ses débuts, Hurt séduit les grands réalisateurs, comme Peter Yates (L’Oeil du témoin) ou Lawrence Kasdan (La fièvre au corps, Les copains d’abord), et après quelques années dans le circuit il atteint déjà le Saint-Graal avec sa composition fascinante dans Le Baiser de la femme araignée (1985), aux côtés de Raul Julia et Sonia Braga, où il joue un homosexuel emprisonné . Un rôle qui lui vaudra le prix d’interprétation à Cannes en 1985, puis l’Oscar du meilleur acteur en 1986, un rare doublé qui le plus propulse déjà parmi les plus grands.
William Hurt sera encore nommé trois aux Oscars pour Les Enfants du silence, Broadcast News et son second rôle mémorable dans A History of Violence de David Cronenberg. Il connait quelques passages vides à cause de ses problèmes d’addiction, mais se relève toujours. Acteur prolifique et touche-à-tout, il ne s’interdit rien, s’essayant à la SF chez Alex Proyas (Dark City) ou Steven Spielberg (A.I : Artificial Intelligence), au fantastique chez Shyamalan (Le Village), sans pour autant renier les drames (il est superbe dans Into the Wild de Sean Penn).
En 2008, il intègre même le tout jeune Marvel Cinematic Universe en incarnant Thaddeus « Thunderbolt » Ross dans L’Incroyable Hulk. Petit rôle qu’il tiendra encore dans Captain America : Civil War, Avengers : Infinity War, Avengers : Endgame et Black Widow, qui marquera donc sa dernière apparition sur un plateau de cinéma (The King’s Daughter, sorti en 2022, avait été tourné en 2014).
Hurt était à l’aise partout, même à la télévision. C’était lui le Duc Leto Atréides de la mini-série Dune diffusée en 2000 sur Sci-Fi. Lui, encore, le Daniel Purcell de la saison 2 de Damages, au côté de Glenn Close, et le Henry Paulson du téléfilm HBO Too Big to Fail : Débâcle à Wall Street, réalisé par Curtis Hanson.
William Hurt aura même côtoyé le cinéma français, partageant l’affiche d’Un Divan à New York avec Juliette Binoche, et celle d’Au plus près du paradis avec Catherine Deneuve, sans oublier son rôle dans J'enrage de son absence de Sandrine Bonnaire, avec qui il eut un enfant.
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