Rencontre express avec les deux nouvelles Bond Girls sur le plateau de Mourir peut attendre, en octobre 2019, à quelques jours de la fin du tournage.
Première : Je sens que vous n’allez pas avoir le droit de le dire, mais qui sont vos personnages dans Mourir peut attendre ?
Lashana Lynch : Vous avez raison, impossible d’épiloguer ! Mais je peux vous dire ceci : Nomi est une femme noire en 2019, ce qui à mon sens en dit déjà beaucoup. C’est quelqu’un qui a beaucoup d’ambition, qui sait qu’elle est la meilleure. Et elle ne se prive pas de le clamer haut et fort, sans avoir peur d’être jugée présomptueuse ou grande gueule.
Ana de Armas : Paloma est sans filtre. Ses doutes et ses failles, elle les exprime sans problème. Mais ça ne l’empêche pas d’être très bonne dans ce qu’elle fait. C’est une badass, une fille très fun, un peu dingue mais complètement géniale.
Les Bond Girls sont toujours scrutées avec une attention particulière. Accepter le rôle, c’est s’obliger à subir une énorme pression ?
ADA : Je ne ressens pas particulièrement de pression. Je n’ai pas l’impression de devoir marcher dans les pas de qui que ce soit. Je fais mon propre truc. Dans Mourir peut attendre, il y a par contre une vraie évolution de la figure de la Bond Girl, qui reflète l’évolution de la société de ces dernières années.
LL : Pareil, je suis plutôt détendue vis-à-vis de tout ça. Je crois qu’il y a assez de pression dans cette industrie pour ne pas nous en remettre une couche. Mais je pense que mon personnage va apporter quelque chose d’unique à la franchise. Vous verrez (Rires.)
De quoi avez-vous parlé avec le réalisateur Cary Fukunaga lors de votre première rencontre ? Qu’est-ce qu’il recherchait chez vous ?
LL : Quand j’ai rencontré Cary et Phoebe Waller-Bridge [la créatrice de Fleabag et Killing Eve, qui a peaufiné le script], j’ai été très claire : ‘C’est ça que je veux pour mon personnage’. Et ça tombait bien, eux aussi ! J’ai eu une chance dingue, je n’ai jamais eu à transformer Nomi en douce pour en faire quelque chose qui m’irait mieux. Dans le film, elle est exactement comme elle était dans le script. Il n’y a pas eu de surprises.
ADA : C’est marrant, ça me fait penser au décalage entre le moment où j’ai discuté avec Cary et aujourd’hui. C’était un si long tournage… Sept mois, c’est ça ? Ce qui a été compliqué, c’est que j’étais là dès le début, et puis je suis allée tourner un tout autre film pendant trois mois. Et là je reviens enfin. C’est comme si le personnage s’était transformé durant mon absence. J’ai vécu d’autres choses en tant qu’actrice et dans ma vie privée, et Paloma est presque devenue quelqu’un d’autre pour moi. Je la regarde avec des yeux différents. Donc plutôt que de lutter, j’ai incorporé tout ça dans mon jeu. C’est un processus assez inédit pour moi.
Comment se prépare-t-on à tourner des scènes d’action qui demandent autant d’investissement physique ?
LL : C’est beaucoup, beaucoup de boulot. Beaucoup (Rires.) Et pas que pour nous, pratiquement tout le casting doit à un moment ou un autre courir pour échapper à quelque chose. D’ailleurs j’ai l’impression que ça amuse énormément les acteurs qui sont plus habitués aux drames. Ça les oblige à une interprétation plus physique.
ADA : Je me doutais bien qu’il faudrait tout donner, mais j’avais peut-être sous-estimé la difficulté de la tâche (Rires.) Tu t’entraînes deux ou trois heures par jour pour être en forme, mais quand tu tournes, tu enchaînes pendant dix heures. En plus les flingues sont hyper lourds et je porte des talons hauts dans le film ! Ceux qui pensent que pour tourner dans un Bond, il suffit de courir très vite d’un point A à un point B, ils se plantent ! Tu peux faire semblant de plein de choses à l’écran, mais pas d’être forte. Tu l’es ou pas.
Mourir peut attendre, le 6 octobre au cinéma. Bande-annonce :
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