Le thriller de Netflix, toujours aussi puissant et fascinant, va encore plus loin cette année dans son expérimentation du profilage.
Presque deux ans plus tard, revoilà le thriller de Joe Penhall et David Fincher ! Toujours aussi fort, toujours aussi captivant, toujours aussi beau, Mindhunter revient plus sûr de lui que jamais, dans cette saison 2 mise en ligne vendredi dernier sur Netflix. Attention spoilers !
Mindhunter : qui sont les tueurs en série que l'on voit dans la saison 2 ?On retrouve les agents Holden Ford (Jonathan Groff) et Bill Tench (Holt McCallany), aidés de la psy Wendy Carr (Anna Torv), dans la mise en chantier du Behavioral Science Unit (BSU) au sein de l'Académie du FBI, à Quantico, cette unité qui développa les premières techniques de profilage. Alors qu'ils continuent à interviewer des serial killers condamnés, pour enrichir leur base de données, l'équipe va être envoyée sur une sordide affaire à Atlanta, où une douzaine d'enfants ont été kidnappés et assassinés, en moins d'un an...
Après une mise en bouche assez fastidieuse (il ne se passe rien ou presque dans l'épisode 1), qui efface d'un revers de main la fin de la saison 1, Mindhunter reprend le fil de son histoire avec le brio qu'on lui connaît. La mise en scène est toujours aussi exceptionnelle, la photographie digne du grand écran et on ne peut qu'être admiratif devant le soin accordé par David Fincher et Andrew Dominik (ainsi que Carl Franklin, qui réalise les quatre derniers épisodes) à chaque détail. Notamment les séquences d'interview en prison, qui restent la force majeure de Mindhunter.
Chacune d'elle ressemble à une scène d'anthologie, savamment orchestrée pour générer chez le spectateur une fascination morbide presque embarrassante. La terreur qu'on ressent à l'énoncé de chaque récit, de chaque meurtre abominable, déchire notre âme autant que celle du génial Holt McCallany (Bill Tench) toujours aussi attachant, dans la peau de cet homme moralement honnête qui lutte pour maintenir son calme et un minimum de santé mentale face à l'indicible. Pourtant, ce sont bien avec des mots, et rien que des mots, que les psychopathes de Mindhunter nous glacent le sang. Jamais la série ne verse dans l'horreur graphique et préfère appuyer, encore et encore, sur une atmosphérique macabre, soutenue par une musique lancinante et permanente, plus angoissante que jamais.
Cette saison 2 essaye aussi de creuser plus en profondeur la vie privée de ses héros et notamment celle de l'antipathique Dr Carr (Anna Torv). Des intrigues secondaires pas forcément indispensables, tant Mindhunter brille dans ce qu'elle sait faire de mieux : travailler les tueurs en série ! Les scénaristes ont encore fait un boulot remarquable cette année, en évitant soigneusement de romancer ou de mythifier les meurtriers qui se pavanent sous nos yeux, exposant plutôt leurs natures banales et grotesques, fruit d'une vie pathétique nourrie aux ressentiments mesquins, au narcissisme délirant et souvent à une triste impotence sexuelle. Plus encore, Mindhunter jouit cette fois d'une espèce d'urgence excitante qu'on ne lui connaissait pas encore. Car dans cette saison 2, Ford et Tench sont envoyés directement sur le terrain, pour mettre en pratique les premières méthodes du BSU, afin d'attraper un tueur d'enfants terrifiant, qui sévit dans les environs d'Atlanta. Le profilage commence vraiment.
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