La date : vendredi 11 septembreCe matin, tout est pardonné : le jetlag, le lever aux aurores, le vent glacial qui vous gifle en attendant le bus. Voir, en l’espace d’une demi-journée, les nouveaux films des frères Coen (Fargo, No Country For Ol… ok, on rigole) et de Jason Reitman (Juno) provoque une clémence sans limites. Grands films, j’oublie tout. Après le pénible Burn After Reading, Les Coen ne pouvaient pas trouver meilleur rebond qu’A Serious Man, un film à l’apparence mineure (casting d’inconnus, sujet intime) qui vous attend tapi derrière sa modestie pour mieux asséner sa baffe. L’histoire d’un prof de physique, à la fin des années 60, dont la vie s’écroule progressivement autour de lui – sa femme se barre, son frère vit sur son canapé, son fils arrive défoncé à sa bar mitzvah, et ce n’est que le début. Une comédie yiddish noire et vicieuse, qui, à l’instar des meilleurs Coen, joue avec ses personnages comme un enfant torturerait des insectes pour voir comment ça fait. Juste brillant.A peine le temps de se relever que Jason Reitman envoie George Clooney Up In The Air en collectionneur compulsif de miles aériens, accumulés lors de ses voyages d’affaires incessants. Son job ? Virer les employés d’entreprises qui font appel à ses services pour ne pas avoir à se salir les mains. Un misanthrope professionnel fuyant tous types d’engagements (mariage, propriété) que deux femmes (sa nouvelle maîtresse et une jeune collègue) vont ramener sur terre. En train de créer l’unanimité partout où il atterrit, le film affirme tranquillement Reitman comme un des nouveaux grands conteurs classiques américains. Un homerun, une évidence. Rendez-vous aux oscars, avec une nomination assurée pour Clooney, probablement dans son meilleur rôle depuis Hors d’atteinte.Le happening du jour : A la conférence de presse du film s’ouverture, Creation, biopic de Charles Darwin par Jon Amiel, Jennifer Connelly s’est excusée, en larmes, de ne pas être restée plus longtemps à la fête de la veille - qui marquait aussi le premier anniversaire de la mort de son père. Un sponsor, agacé par le départ précipité de Connelly pendant les festivités, avait publiquement déchiré sa photo en la décrivant comme étant son « ex actrice préférée ». J’en connais un qui doit se sentir un peu mal aujourd’hui.Mathieu CarratierToronto Day 1
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