La star a pris sa retraite au cinéma, mais conserve tout de même un regret.
Le 21 septembre, Romy Schneider aurait eu 80 ans. Alain Delon, qui dut son compagnon dans les années 1960, a publié dans Le Figaro un touchant hommage à sa partenaire de La Piscine décédée en 1982. Dans la foulée, il a livré au Monde une longue interview où il revient en détails sur sa carrière et confirme au passage qu’il a bel et bien pris sa retraite du grand écran. A 83 ans, il continuera à jouer, mais seulement sur les planches, dans la pièce Le Crépuscule d’un fauve, de Jeanne Fontaine. Par contre, dix ans après avoir joué César dans Astérix aux Jeux Olympiques, son dernier long-métrage, il n’est plus question de revenir au cinéma : "J’ai toujours été marqué par ce qu’on appelle en boxe le « combat de trop ». Je ne veux pas faire le combat de trop. J’ai une carrière tellement exceptionnelle que je ne veux pas faire le film de trop. Les cinéastes avec qui je pourrais tourner sont morts. J’ai arrêté il y a dix ans déjà avec Astérix. Qu’est-ce que vous voulez que je foute ? Comme disait Gabin, si l’on m’apporte aujourd’hui un film, mais qui ? Avec qui ? Luc Besson ? Il sait depuis longtemps que j’ai envie de travailler avec lui, mais j’ai appris qu’il a une sorte de crainte. Il a peur ? Je ne sais pas. Polanski ? Il n’a pas pris contact avec moi.
Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? On a raconté tellement de choses sur moi. Comme si c’était moi qui avais fait tous ces films géniaux. Avec Clément, avec Visconti, avec Melville, j’ai fermé ma gueule, j’ai fait ce qu’on me demandait et du mieux que je pouvais. Je n’ai jamais dit à Visconti et à Clément comment me placer. Je suis capable de faire n’importe quoi aujourd’hui. Mais il faut vraiment – excusez-moi – que je bande ! Sinon, j’en ai rien à foutre. Je vous jure, aujourd’hui, je ne vois pas qui pourrait me faire faire un film. Ou alors il faut me présenter une histoire à crever."
Au cours de cet entretien fleuve, la star du Guépard et de Monsieur Klein révèle qu’il regrette de ne jamais avoir tourné de film sous la direction d’une femme, mais affirme que même si une réalisatrice lui proposait à présent à rôle sur grand écran, il le refuserait : "Il y a une seule chose, mais ce n’est pas pour ça que je tournerais, qui m’a manqué et me manquera toujours : j’aurais voulu, avant de mourir, faire un film sous la direction d’une femme. Vous vous rendez compte, ça ne m’est jamais arrivé. Il y a Lisa Azuelos, Maïwenn, je l’ai dit à tout le monde, personne n’a bougé. Je l’ai dit, écrit, personne ne s’est manifesté, elles doivent avoir peur."
Notons qu’Alain Delon apparaît bien dans un long métrage mis en scène par une femme : Les Cent et une nuits de Simon Cinéma (1995), d’Agnès Varda, où il joue son propre rôle. En 1978, il a aussi joué dans le téléfilm Le Bel Indifférent, de Marion Sarraut, mais celui-ci n’a pas été diffusé sur grand écran. Et en 2011 il prêtait sa voix au documentaire L’occupation intime, d’Isabelle Clarke.
Au cours de la même interview, il explique aussi être devenu acteur grâce à des femmes : "Je tombe dans ce métier grâce à des femmes. Ce sont elles qui me font faire du cinéma. Ce sont les femmes qui me veulent, me font, me donnent tout, des femmes tombées amoureuses de moi. Elles ont, minimum, six ou sept ans de plus que moi. Je veux voir alors dans les yeux de ces femmes que je suis le plus beau, le plus grand, le plus fort, et c’est pour ça que je deviens acteur."
Alain Delon en 8 performances inoubliables et indépassables
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