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De Woody Allen à Cendrillon : à quoi joue Cate Blanchett ?

Une star suprême

Si elle a construit toute sa carrière contre l?idée du star système, elle ne l?a jamais négligé pour autant - allant jusqu?à incarner la plus grande étoile hollywoodienne chez <strong>Martin Scorsese</strong> (Kate Hepburn dans <em>Aviator</em>). Malgré son allure de souveraine "art et essai", <strong>Cate Blanchett</strong>, deux Oscars au compteur, apparaît ce mois-ci en Galadriel, l?elfe diaphane qui irise l?énorme machinerie du Hobbit. En allant jouer la méchante d?un Disney live, elle vient retremper son aura indé dans la marmite des blockbusters. Mieux, elle tente même de se mesurer à <strong>Angelina Jolie</strong>, l?actrice la plus <em>powerful</em> du moment qui a fait exploser le box office en jouant Maléfique. Le match peut commencer...  

Une actrice enfiévrée

Dirigée par <strong>Kenneth Branagh</strong>, Blanchett risque d?injecter une once de dramaturgie shakespearienne au royaume de Mickey (elle a toujours dit qu?elle rêvait d?incarner Lear). Dans Blue Jasmine, elle avait la gestuelle inquiète et les yeux absents, focalisés sur rien. Elle transfigurait de sa présence enfiévrée ce mélo acerbe. Dans Cendrillon elle incarnera donc la méchante reine qui maltraite la petite souillon. Il y a toujours eu chez elle une exubérance théâtrale, un tremblé poétique et une part d?étrange qu?elle trimballe dans tous ses rôles et qu?elle décharge régulièrement dans des pièces de théâtre contemporaines (chez Botho Strauss ou Tenesse Williams). Ici, ça devrait forcément marcher.  

Une figure inaccessible

Blue Jasmine a été un tournant de sa carrière. Ce rôle la révélait, la mettait (symboliquement et artistiquement) à poil. C?était le sens du film : quand Jasmine n'a plus les moyens de jouer son personnage sophistiqué, c'est comme si Blanchett apparaissait sans ses artifices. Abandonnant sa propre image d'élégante, elle livrait son émouvante vérité. Tonnerre d?applaudissement, Golden Globes, BAFTA, Oscar. Et maintenant ? Avec la marâtre elle part à la reconquête de son trône. Celui des femmes solides et invulnérables, inaccessibles parce qu?élevées au-dessus du commun des mortels - d?Elisabeth à Marianne en passant par Hepburn. Des héroïnes d?époque, corsetée par des costumes qu?elle sait faire vibrer d?une émotion particulière. 

Un caméléon

Blanchett en méchante Disney ? Normal. Après tout, c?est la seule certitude de son incroyable carrière : elle sait tout jouer. Elle a été successivement reine (Elisabeth), vamp (<strong>Katharine Hepburn</strong> dans Aviator), proie des nazis (The Good German), touriste assassinée (Babel), Dylan période 66 (I?m not there) et héroïne d'heroic fantasy (Le Seigneur des anneaux et Le Hobbit). Alors qu?il s?agit d?une icône les plus affolantes du monde, pourquoi ne pas incarner un des fantasmes les plus flippants de notre enfance animée ? L?une des méchantes les plus iconiques du catalogue Disney ? D?ailleurs une fois reposée son costume sur le cintre, elle partira chez <strong>Terrence Malick</strong> histoire d?accentuer un peu plus le grand écart de sa filmo.

Dans l'adaptation live de Cendrillon par Kenneth Branagh, Cate Blanchett incarne non pas la bonne fée mais la marâtre qui passe ses nerfs sur la princesse en haillons. Des planches au Seigneur des anneaux, de Martin Scorsese à Woody Allen, de David Fincher à Disney l'actrice est partout.Alors que la première bande annonce de Cendrillon vient d'être dévoilée, on explore le mystère Cate.