Toutes les critiques de White Riot

Les critiques de Première

  1. Première
    par Frédéric Foubert

    Les images du climax de ce documentaire sont bien connues des amateurs de punk en général et des spectateurs du film Rude Boy en particulier : The Clash éructant son hymne White Riot, en avril 1978, à Victoria Park, devant près de 100 000 personnes. Ce concert marqua une forme d’apogée pour le mouvement Rock Againt Racism (RAR), fondé dans la deuxième moitié des 70’s par une poignée d’artistes et d’activistes, écœurés par la montée en puissance des thèses racistes du National Front et les délires politiques de rock-stars en roue libre : David Bowie faisant le salut nazi, Eric Clapton apportant son soutien à Enoch Powell (le Jean-Marie Le Pen local) et s’inquiétant de voir l’Angleterre devenir une « colonie noire »…

    Le documentaire de Rubika Shah raconte en détails comment RAR s’employa à réveiller les consciences, à travers un fanzine (Temporary Hoarding) et diverses manifestations culturelles. Deux choses se jouent ici, en creux : d’abord, un examen de l’éternelle tentation isolationniste de l’Angleterre ; ensuite, une réflexion sur la façon dont le rock a toujours été écartelé entre progressisme et réaction, engagement et désengagement, militantisme et j’m’en-foutisme. Mais Shah ne théorise pas trop, préférant compiler scrupuleusement les faits, les dates, les archives. Pour une plongée dans l’un des moments les plus électrisants de l’histoire pop anglaise, c’est parfois un peu sage, mais néanmoins bourré d’infos précieuses et de témoignages de première main. Et la musique de The Clash, elle, secoue toujours autant.