Toutes les critiques de Welfare (version restaurée)

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    En 1973, six ans après son tout premier long métrage documentaire (Titicut follies sur un hôpital pour aliénés criminels), Frederick Wiseman posait sa caméra dans un bureau d’aide social new- yorkais et proposait avec ce huis- clos et les échanges entre les personnes dans le besoin et les employés de cette institution publique un instantané de la société américaine de l’époque. Resté inédit en France, sa sortie cet été dans une copie magnifiquement restaurée frappe tout à la fois par la beauté puissante d’une réalisation toujours à bonne distance et jamais voyeuriste, sa capacité à recueillir ces tranches de vie (où il est tout à la fois question de pauvreté, de racisme, d’addictions…), son génie à les faire dialoguer par un travail de montage d’une limpidité inouïe. Mais aussi par le fait que ces échanges d’hier résonnent fort avec aujourd’hui, comme si au fond rien ou presque n’avait changé. Un film essentiel.