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Ce premier film d’Ounie Lecomte, directement inspiré de sa propre expérience d’enfant adoptée, évite les pièges d’un sujet qui pourrait facilement basculer dans le pathos. Filmant souvent à hauteur de gamins, s’attachant à des détails authentiques – le choix des vêtements, par exemple –, la réalisatrice fait passer les émotions avec un naturel déconcertant. Le film ménage également des moments surprenants pour nos yeux d’Occidentaux, comme la séquence de cantiques en coréen qui montre le côté surréaliste de la colonisation des esprits par la religion.
Toutes les critiques de Une vie toute neuve
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) loin d'en avoir fait un récit nostalgique, elle [Ounie Lecomte] parvient à brancher sa caméra sur les émotions de l'enfant. (...) On reste avec nos questions, à la fois impuissants et en rébellion. Bravo.
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Dans la catégorie casse-gueule de l’enfant acteur, la petite Kim Sae Ron s’en tire très bien, dans un mélange de résistance et de gravité pour frêles épaules.
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[Ounie Lecomte] a réalisé ce film rare avec l'appui du cinéaste Lee Chang-dong qui est devenu son coproducteur. Sa façon de relater cette expérience en maintenant l'humain au coeur du récit, de se maintenir sur un plan plus charnel que cérébral, évoque (et revendique l'influence de) Maurice Pialat, son Enfance nue.
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Evitant la noirceur comme la mièvrerie, le film égrène les jours et les nuits, les repas et les corvées, les rires et les douleurs. Ce petit monde en suspens est bien plus qu'un décor : chaque personnage est juste, sensible, de la petite fille qui cherche éperdument à séduire d'éventuels futurs parents, comme on passe une audition, à la surveillante qui tente vainement de ne pas trop s'attacher à ses protégées... Mais c'est bien Jinhee, l'enfant taciturne au regard brillant, qui se tient au centre du récit, arrachée, morcelée, et pourtant capable de jouer, de s'adapter. Ounie Lecomte la filme à bonne distance et avec pudeur, attentive aux bizarreries de l'enfance, aux petits rituels qu'on invente pour se rassurer. Les plus belles scènes tiennent ainsi aux bricolages rêveurs et aux échappées tristes de Jinhee.
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Comment ne pas être bouleversé par cette histoire toujours filmée du point de vue de l’enfant à qui on ne demande pas son avis ? La réalisatrice Ounie Lecomte s’est inspirée de sa propre expérience pour décrire avec une grande compassion l’abandon, la douleur de la séparation, la solitude.
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En s’inspirant de sa propre histoire, la réalisatrice dessine un portrait sensible et aigu des douleurs propres aux enfants abandonnés. Elle aborde aussi la question du marché de l’adoption par des familles occidentales en Asie et ses conséquences psychologiques. Mélancolique mais jamais démonstratif, son film est porté par le naturel des jeunes comédiennes coréennes.