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Après avoir abordé la question de la santé sous différents angles (les études de médecine, l'hôpital, les médecins de campagne…), Thomas Lilti se penche sur l'éducation. L'univers change mais la méthode et l'ambition restent les mêmes : il s'agit de raconter la réalité d'une institution à travers des portraits humains, sur un ton à la fois documenté et léger, politique et feel-good. La différence, c'est que si, avant Lilti, les fictions sur le monde de la santé étaient rares, les films sur l'école, eux, abondent dans le cinéma français. Le sentiment de déjà vu est donc ici d'emblée assez fort. Vincent Lacoste joue Benjamin, prof de maths débutant qui débarque dans un collège "ordinaire" de la banlieue parisienne (ni élitiste, ni difficile) et va découvrir les problèmes et les joies du job – les films d'apprentissage où Vincent Lacoste galère en apprenant un nouveau métier sont eux-mêmes en passe de devenir un genre à part entière… Mêlant notations impressionnistes sur les difficultés des enseignants et bribes de leurs vies privées, le film se regarde presque comme la première saison condensée d'une série télé, avec son récit calé sur l'année scolaire et ses personnages très typés, bien croqués, immédiatement attachants : William Lebghil en prof d'anglais dilettante, François Cluzet en prof de français bourru au cœur tendre… Carré, très efficace, Un métier sérieux mêle la légèreté et la gravité de façon très programmatique. La copie est tellement propre et prévisible qu'elle finit par donner une impression de superficialité.