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Le précédent film de Strickland, "Berberian Sound Studio", était un exercice de style assez mortifère, un hommage fétichiste aux grandes heures du "giallo" où cinéphilie finissait par rimer avec taxidermie. Trop référencé, pas assez incarné, étouffant. Ici, la méthode reste la même. Le film est un "à la manière de" ultrastylisé ayant payé son tribut au pape de l’érotisme 70s Jess Franco, mais le résultat est dix fois plus satisfaisant. Racontant la relation SM entre deux femmes sur un mode tragi-comique, Strickland parvient à dépasser la vignette nostalgique et donne enfin vie à ses fantasmes rétro. Il invente un monde hors du temps, un monde de cinéma, suprêmement voluptueux.
Toutes les critiques de The Duke of Burgundy
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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la musique de Cat’s Eyes évoque par moments les emphases d’Ennio Morricone, certains effets de miroir, de couleurs, ramènent aux excès en vogue il y a un demi-siècle. Jamais, pourtant, ces références ne surchargent le film.
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Le film est voluptueux, opulent, riche dans ses textures (du mobilier du duo aux ailes des papillons qu’elles épinglent) comme dans ses omissions.
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En l’état, le film, visuellement somptueux, se pose comme un bel objet de cinéma, qui nous transporte dans un univers dans lequel on aime se lover.
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Déroutant de bout en bout, insolite, envoûtant, osé jusqu’à l’ondinisme, ce film va au-delà du rapport sado-maso lesbien pour parler, d’une façon universelle, des concessions à faire dans un couple pour mériter d’aimer et d’être aimé
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La mise en scène élégante et sensuelle rend justice à cette intrigue envoûtante et envahie par la mélancolie.
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Un chef d’œuvre passionnel et envoûtant !
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La singularité de son cinéma doit beaucoup, une nouvelle fois, à la richesse de sa bande son : amplification du moindre bruit de la vie quotidienne, musique superbe, très seventies, elle aussi, du duo Cat's Eyes... au risque que le formalisme l'emporte sur l'émotion
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À la différence d’"Holy Motors" et "Under the Skin", où abondaient également les rituels, "The Duke of Burgundy" rate son passage vers une terra incognita, les yeux rivés au palimpseste qui lui tient lieu de feuille de route.
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Deux femmes vivent une relation amoureuse sadomasochiste (...) mais leur dépendance émotionnelle faite d'inlassables rituels ennuie vite, tandis que leur histoire ne va nulle part.
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Son film se révèle trop appliqué, trop propre : la gabegie d'effets de montage et les coquetteries esthétisantes le vident de stupre comme de trouble.