Strictly Criminal

Au tout premier abord, Strictly Criminal est un film inconfortable, parce qu’on se demande l’intérêt de raconter le cas de Bulger, un voyou psychotique déplaisant. Mais progressivement, un tableau complexe se révèle avec clarté, derrière une apparence classique. Sans recourir à la psychologie ni aux explications, Scott Cooper pose la question des voies mystérieuses du destin, en révélant les rapports de Bulger avec son frère sénateur. Comment deux hommes élevés dans les mêmes conditions ont-ils pu suivre des routes si radicalement opposées? Le mécanisme de la corruption est lui aussi détaillé avec minutie à travers le parcours malheureux d’un agent fédéral dérouté par sa propre fausse bonne idée. Excellent directeur d’acteurs, Cooper orchestre un ensemble puissant, dominé par Johnny Depp dans un rôle qui représente une véritable résurrection artistique. À plus d’un titre, il est le centre de gravité d’un film de gangsters qui se démarque de ceux de Scorsese : ici, le thème n’est pas la séduction du mal, mais son pouvoir d’attraction. En aspirant et en détruisant ceux qui l’entourent, Bulger est une fascinante masse noire qui justifie totalement le titre original (Black Mass), bien plus parlant que le trop réducteur Strictly Criminal.

Séquence après séquence, fort d’une mise en scène redoutablement pensée qui pousse souvent Bulger hors du cadre, le floute ou le limite à une simple amorce, Scott Cooper mène Strictly Criminal vers le film d’horreur : ses gangsters, filmés sans détour, sont laids, bouffis, vulgaires, trop maigres ou trop gros. 

Johnny Depp tient là le meilleur rôle de sa carrière en incarnant le gangster de Boston James "Whitey" Bulger dans le film dramatique, tendu, classe et sobre de Scott Cooper.

Dans "Strictly Criminal", le jeu des acteurs est génial !

Dans "Strictly Criminal", le jeu des acteurs est génial !

Johnny Depp tient là le meilleur rôle de sa carrière en incarnant le gangster de Boston James "Whitey" Bulger dans le film dramatique, tendu, classe et sobre de Scott Cooper. 

La qualité du film repose sur la performance hallucinante de Johnny Depp (...) Autres réussites, la mise en scène et la reconstitution de l'atmosphère et des décors seventies dans les quartiers déshérités de Boston.

Livré à ces freaks infernaux, le spectateur se retrouve acculé par une pression de chaque instant, une tension folle et ressort de la salle les tripes nouées, le souffle court, à la limite de la nausée.

Johnny Depp est plus captivant qu'il ne l'a jamais été pendant des années, même si sa performance peut sembler un peu limitée et fade. 

Le réalisateur Scott Cooper connaît ses classiques. Sa mise en scène offre au spectateur son lot de scènes de violence, de tortures et de meurtres de sang-froid. 

La performance de Johnny Depp en Bulger est aussi énergique et forte que tout ce qu'il a pu faire sur le grand écran pendant des années.

La performance de Johnny Depp en Bulger est aussi énergique et forte que tout ce qu'il a pu faire sur le grand écran pendant des années. 

Depp brille dans ce solide biopic de gangster.

Violent sans en rajouter, "Strictly Criminal" tient parfaitement ses objectifs. 

Johnny Depp est plus captivant qu'il ne l'a jamais été pendant des années, même si sa performance peut sembler un peu limitée et fade.

Depp brille dans ce solide biopic de gangster.

"Strictly Criminal" n'est pas un beau film, mais il est sans aucun doute très fort.

 Livré à ces freaks infernaux, le spectateur se retrouve acculé par une pression de chaque instant, une tension folle et ressort de la salle les tripes nouées, le souffle court, à la limite de la nausée.

Le cinéaste brille par la modestie de sa mise en scène. Ici, nul mouvement de caméra tapageur mais une minutie qui rend sa réalisation aussi invisible que fluide (...) avec l'appui d'un casting en tout point remarquable.

Ce polar féroce, sans révolutionner le genre, flanque un sérieux coup de fouet artistique à l'ex de la Paradis. Et ça, c'est d'enfer !

"Strictly Criminal" est une réalisation solide, de son début subtil à sa fin excessive.

Strictly Criminal s'éloigne des canons de la fresque criminelle et offre à Johnny Depp un de ses meilleurs rôles. Le résultat est angoissant et fort, au prix de quelques approximations narratives et d'un rythme pas toujours soutenu.

C'est une bonne intrigue criminelle, bien exécutée et solide. Rien de plus, rien de moins.

Non seulement Johnny Depp est sobre, intense et habité comme on ne l'a pas vu depuis longtemps, mais l'altérité radicale de son apparence, comparée à celle des autres, apporte davantage que toute la mise en scène de Scott Cooper. 

"Strictly Criminal" n'est pas un beau film, mais il est sans aucun doute très fort. 

C'est une bonne intrigue criminelle, bien exécutée et solide. Rien de plus, rien de moins. 

(...) Scott Cooper est un excellent directeur d’acteurs. Mais pas seulement : il connaît aussi ses classiques sur le bout des doigts et réalise un film de mafia à l’ancienne, tendu, violent et parfaitement exécuté.

"Strictly Criminal" est une réalisation solide, de son début subtil à sa fin excessive. 

Il y avait longtemps qu’on n’avait pas vu Johnny Depp en aussi grande forme que dans Strictly Criminal de Scott Cooper.

C'est comme si l'esprit d'un psychopathe tel que Bulger résistait à la caméra. Ou peut-être que le film n'est pas assez créatif pour percer sa carapace. 

Du découpage du récit en différentes dates aux personnages-narrateurs, le réalisateur investit le genre du film de mafieux avec un respect presque trop évident qui semble le paralyser dans sa démarche. 

 Sous toutes ses qualités techniques, Strictly Criminal manque d’une vision, d’une âme propre qui saurait l’élever au même rang que les classiques qu’il référence. 

Johnny Depp, méconnaissable avec ses lentilles bleues, son crâne dégarni, sa peau vérolée et ses dents jaunes, réalise une composition saisissante de sobriété. De quoi compenser une mise en scène classique, entièrement dévolue à son sujet.

Un thriller implacable souffrant néanmoins quelques longueurs. 
 

C'est comme si l'esprit d'un psychopathe tel que Bulger résistait à la caméra. Ou peut-être que le film n'est pas assez créatif pour percer sa carapace.

"Strictly Criminal" a du mal à trouver des choses nouvelles à dire sur le crime organisé et la loyauté entre des hommes. La seule chose qu'il arrive à faire, c'est nous rappeler que ça a déjà été fait, et bien mieux fait.

Le rôle lui va à ravir (à Johnny Depp ndlr) – on ne l’avait pas vu si frais depuis longtemps –, mais ne suffit pas à arracher le film à une écriture qui, en revanche, manque singulièrement de fraîcheur.
 

Ils sont tout aussi excellents, trognes brutes boulonnées dans la mise en scène charbonneuse et rêche de Scott Cooper.

Scott Cooper, auteur de Crazy Heart et qui reprend ici un projet de Barry Levinson, s’en tient justement à cette recette consistant à mouliner les grands thèmes du genre (loyauté, corruption) de manière trop appliquée pour être glaçante.

"Strictly Criminal" a du mal à trouver des choses nouvelles à dire sur le crime organisé et la loyauté entre des hommes. La seule chose qu'il arrive à faire, c'est nous rappeler que ça a déjà été fait, et bien mieux fait. 

Scott Cooper ne sait pas ce qui l’intéresse dans cette histoire.Il se laisse dépasser par la profusion de personnages, gère mal ses ellipses et peine à se démarquer de l’héritage scorsésien.

Défilé de “gueules” tantôt figées par le maquillage, tantôt déformées par les outrances du jeu Actors Studio, Strictly Criminal est le parfait archétype de cinéma Grévin : un petit cirque de cire tout ce qu’il y a de plus kitsch, enrobé dans une mise en scène platement illustrative.

Tout le film est d’ailleurs à l’image de ce maquillage froid et mono-expressif, rien ne viendra en briser la monotonie, rien ne le déridera. Strictly Criminal – Black Mass en VO – agit comme une masse noire qui absorbe toute lumière, toute matière, tout bloc d’image-temps-mouvement, ne laissant aucune chance à ce qui s’en approche.