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Il y a deux films dans Queen of Montreuil : l’un, tragicomique, sur le deuil ; et l’autre, social, sur une ville de banlieue, microcosme peuplé d’artistes et d’immigrés où l'on peut encore trouver du boulot en une journée et taper à la vitre du voisin pour emprunter cinq euros. Au final, tous deux se révèlent terriblement réconfortants et sont habités par des personnages liés par un même but : retrouver le chemin de chez eux, au sens propre ou figuré. C’est dans son quartier, dernier bastion de solidarité, qu’Agathe va pouvoir faire son deuil avec la famille qu’elle se choisit (mention spéciale à la « mamijuana » championne de la fumette, incarnée par Didda Jónsdóttir, sorte de Patti Smith islandaise totalement cramée). Une nouvelle fois, Florence Loiret Caille, en petit Calimero à la coquille fracassée qui reconstruit peu à peu son nid, prouve qu’elle est vraiment une reine.
Toutes les critiques de Queen of Montreuil
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Florence Loiret-Caille trimballe sa douce mélancolie, sa fragilité et son petit grain de folie dans cet univers foutraque et bigarré avec un naturel et une grâce qui confirment un talent la hssant, une fois de plus, parmi les meilleures de sa génération.
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par Arno Gaillard
la réalisatrice filme avec tendresse et empathie Montreuil, cette ville dans laquelle jadis les pêches poussaient par milliers et où le premier grand magicien du 7e art, Georges Méliès, construisit son studio de prises de vues. Avec Solveig Anspach, faisons ce beau voyage loufoque, un billet deux zones y suffit !
C'est un film joyeusement foutraque, débordant d'émotion, de situations surréalistes et tendres. Queen of Montreuil de Solveig Anspach est un petit bijou de fantaisie
Garanti sans bons sentiments gluants, « Queen of Montreuil » parle en effet rien moins que du deuil et de nos vies en cendres… Agathe (Florence Loiret-Caille) vient de perdre son mari et semble elle-même avoir choisi le camp des fantômes. Mais les humains n’ont pas dit leur dernier mot… Au fil du film, on s’attache à cette bande de potes, avec leurs qualités et leurs défauts encore meilleurs. Quand les lumières se rallument, on ne veut plus les quitter.
Tout en laissant l'émotion affleurer, Sólveig Anspach réussit à désamorcer le drame grâce à une touche de poésie et une bonne dose de burlesque. Une comédie joyeusement foutraque dont le grain de folie nous gagne. Autant que nous touche la générosité confraternelle de cette troupe de Pieds nickelés qui suit son cœur, et jamais sa raison.
(...) un film très tendre et presque joyeux sur le deuil.
Un film décalé (...) à tel point que l'art de l'écart se transforme ici en système. (...) Le cinéaste prône la marginalité pour regarder le monde avec plus de distance et de détachement.
Ce film folâtre et joyeux de Solveig Anspach est traversé d'une poésie du quotidien à la Prévert.
Loin de toutes certitudes formelles, Anspach filme, avec une liberté déconcertante, des êtres à la dérive. La caméra navigue à vue au milieu de ce beau monde dans lequel la présence d'une otarie ne ferait presque pas tache. Le tragique et le drame s'évaporent au moment même où d'autres cinéastes auraient installé leurs pantoufles dramatiques. Mention spéciale au décidément passionnant Samir Guesmi en grutier cinéphile! Un film revigorant.
Queen of Montreuil est une fantaisie composite, un bazar zoulou où l’on peut chiner à sa guise (...)
Il y a de la fumette, des éclats de rire et de la douleur dans ce film foutraque mélancolique comme un air de fado et tonique comme l'otarie qui squatte l'appartement de l'héroïne.
Bref, suffisamment de délires et de poésie pour faire de ce nouveau film de la réalisatrice Solveig Anspach (Haut les cœurs !, Stormy Weather) une comédie d’auteur, qui parle certes de deuil, mais avec un ton réjouissant et un charme contagieux.
Voici Queen of Montreuil, cohabitation entre une jeune veuve montreuilloise et deux Islandais de retour de Jamaïque, coincés en France. Avec une subtilité et un humour délicieux, le film dessine la trajectoire de sa protagoniste vers un deuil enfin accompli. En même temps, il conquiert l’espace qu’habitent les personnages – aussi bien le Montreuil réel qu’un monde de fantaisie – et, surtout, gagne le cœur du spectateur.
La fantaisie danse la gigue dans ce film tissé de courants d’air qui parle, du haut de ses grues, de reconstruction et où l’on retrouve avec bonheur, en petite belette ahurie, la trop rare Florence Loiret-Caille.
Une jeune veuve revient à Montreuil avec les cendres d'un époux qui fut aussi volage qu'aimé. Entourée de deux islandais déconcertants, d'une sympathique otarie et d'un voisin amoureux, elle renoue avec la vie dans cette fantaisie aussi délicate que poétique.
Solveig Anspach (Haut les cœurs !) nous invite à savourer, malgré quelques faiblesses, cette comédie fraternelle délicieusement cocasse. On regarde ce film comme on dégusterait un plat, satisfait par l’ambiance tellement chaleureuse autour de la table.
La réalisatrice de ‘Haut les cœurs !’ fait ici la chronique de son quartier en même temps que celle d’un deuil. Celui d’Agathe (Florence Loiret Caille) que l’on découvre à l’aéroport venue chercher son compagnon, humanitaire, mort et incinéré. Elle en repart avec une urne plutôt moche et deux islandais, une hippie cramée et son fils. Les deux étrangers vont squatter chez elle et l’aider à surmonter son veuvage. ‘Queen of Montreuil’ s’inscrit dans le genre de la comédie cocasse, gentiment loufdingue, des ‘Gens normaux n’ont rien d’exceptionnels’ au récent ‘Ouf’.
Sous la forme du marabout, bout de ficelle, Solveig Anspach a réussi un film qui trotte dans la tête longtemps et qui montre plus l'époque que que bien des films qui prétendent penser. Mélancolique, joyeux et, surtout, libre.
Revenue d'ailleurs, mais toujours échappée dans l'étrange, l'improbable Florence Loiret Caille est le coeur de ce petit groupe de personnages aussi poétiques que réalistes.
Solveig Anspach lâche la bride et livre un long-métrage foutraque, décousu, mais porté par l'immense Florence Loiret-Caille et dont le manque de prétention est un atout face à une armada de gros machins sans âme.
Deux Islandais foutent le souk dans le 93. Une comédie inégale.
Tendresse de la pauvreté, énergie de la débrouille, ce film tout en humour décalé est loin d’être parfait. Parfois très agaçant, subitement charmant, cachant quelques pépites au cœur de maladroites longueurs, il n’en dégage pas moins un petit quelque chose de très libre qui invite à la clémence.
Solveig Anspach est réalisatrice, elle vit à Montreuil. Agathe (Florence Loiret-Caille) est réalisatrice et vit à Montreuil... à partir de cette coïncidence lourde de réalité, les deux femmes construisent une fantaisie légère où l'on croise un couple de Vikings et une otarie.
Film sympa, fait de bric et de broc, avec des étincelles surréalistes et pas mal de longueurs…