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C’est un récit d’apprentissage dans le milieu de la danse, un Rocky de poche avec des entrechats à la place des crochets du droit. On croit d’ailleurs un instant que Polina, danser sa vie (adaptation par le chorégraphe Angelin Preljocaj de la bande dessinée de Bastien Vivès) ne va pas survivre à l’empilement de clichés du genre coming-of-age qui rythment son récit : l’enfance à la dure dans une Russie inhospitalière, le prof de danse sévère mais juste, l’exil parisien où l’on découvre l’amour et les petites galères du quotidien, Juliette Binoche en simili-Blanca Li… Sauf que le film a un atout irrésistible dans sa manche : elle, Polina, alias Anastasia Shevtsova, une inconnue fraîchement débarquée de l’Est à la cinégénie exceptionnelle, qui fusille le reste du cast de son regard triste et fait se décrocher les mâchoires dès qu’elle commence à évoluer sur la piste. Grâce à elle, et ses chorégraphies en apesanteur, Polina pourrait bien devenir un hit chez les apprentis danseurs et les wannabe petits rats. Parfait, en tout cas, pour taper du pied en attendant la sortie de Ballerina. Frédéric Foubert