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En adaptant son best-seller, Eric-Emmanuel Schmitt signe, après son décevant Odette Toulemonde, un conte magistral, grave et burlesque, dénué de pathos, mais pas d'émotion.
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Le film entre dans le mystère avec des chaussons un peu kitsch, une fantaisie parfois un peu trop crémeuse. Mais le dialogue entre Michèle Laroque et le jeun Amir est magnifique.
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(...)Michèle Laroque est impeccable de tendresse dans un rôle casse-gueule, aidée par le jeune Amir, dans le rôle d'Oscar, prouve une nouvelle fois que le talent n'attend pas le nombre des années.
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Schmitt a adapté le livre qui a fait de lui un écrivain à succès. Si l'on vous dit que Michèle Laroque effectue des acrobaties en costume de catcheuse sexy dans des décors oniriques, le croirez-vous ? C'est qu'il s'agit aussi d'un conte de Noël. Pas méchant, donc.
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Après le succès de son premier long métrage, « Odette Toulemonde », avec Catherine Frot, l’écrivain Eric-Emmanuel Schmitt adapte son best-seller à l’écran.
Sur un sujet très difficile, la grave maladie d’un enfant, il donne dans l’émotion tout en parvenant à traiter l’ensemble avec légèreté. Michèle Laroque, qui incarne Rose avec finesse, change totalement de registre et fait passer une formidable humanité dans son personnage. -
Après le roman (un million d'exemplaires) et la pièce, voici le film. Une fable touchante et audacieuse dans le propos, mais souvent académique sur la forme et pétrie de bons sentiments. Pourtant, entre spiritualité, angoisse de la mort et scènes burlesques, Oscar... réussit à émouvoir. Michèle Laroque, très juste, incarne la Dame en rose et Amir révèle un talent prometteur.
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par Coralie Huché
Toutes les critiques de Oscar et la Dame rose
Les critiques de la Presse
Michèle Laroque pour sourire, l’enfant cancéreux pour pleurer : on a connu plus subtil comme on a vu moins efficace. Pour qui ne cherche que ces deux réactions, le second film d’Eric-Emmanuel Schmitt en donne pour son argent avec, en prime, quelques scènes de catch féminin esthético-burlesque et du mélodrame onirique sur fond coloré. Pour qui espérerait des personnages bien brossés dans une histoire bien foutue, le tout servi par une réalisation et une photographie soignée, Oscar et la dame Rose ne peut en aucun cas constituer un graal : avaient-ils seulement regardé la BA ? Schmitt n’est pas plus un cinéaste que sa dame Rose est un chef d'oeuvre. Ici, tout n’est qu’affaire de divertissement.
Le sempiternel pitch de réciprocité - l’adulte qui change l’enfant et inversement - n’est pas ici une charge rédhibitoire à opposer au film. Certes, le procédé est banal et la mièvrerie n’est jamais loin, mais le texte originel et le présent scénario réservent suffisamment de surprises pour rendre cette adoption de dernière minute honnête et belle comme un chagrin devant l’éternel. La fantaisie quasi burlesque des histoires de la grande personne pour éclairer l’enfant sur ses vicissitudes et le guider vers l’apaisement (des récits hauts en couleur avec des adversaires catcheuses hors du commun) donne du relief à chacune de leurs rencontres. Au final, cette réflexion sur la condition humaine à hauteur d’enfant laisse un sentiment mi-figue mi-raisin, pas forcément désagréable, mais loin de l’émerveillement voulu par son auteur.
Voici donc la 3e vie d'Oscar(...). Né dans un roman d'Eric-Emmanuel Schmitt, réanimé au théâtre, il ressuscite sur grand écran devant la caméra de son auteur. Faut-il s'en réjouir ? Sans doute si l'on est un fan de bons sentiments, de pathos appuyé de religiosité sulpicienne. Pour les autres, amateurs de cinéma, c'est moins sur. L'écrivain semble ignorer que les modes narratif et visuel du cinéma ont évolué depuis les années 30.
Pâtisserie trop lourde et trop sucrée, enrobée d’une réalisation écœurante, Oscar et la dame rose ne nous épargne aucun poncif.
Sous ses dehors de vitrine de grand magasin (les effets numériques ici mis en œuvre sont au cinéma de Jean-Pierre Jeunet ce que Gérard de Villiers est à Ian Fleming), Oscar et la dame rose cache un intérieur résolument sulpicien. La dame rose raconte sa carrière de catcheuse au long de retours en arrière bigarrés comme une boîte de chocolat. A l'aide de ballons gonflés à l'hélium, porteurs de messages écrits par l'enfant, elle met son petit mourant en communication directe avec Dieu.
On dirait qu'Eric-Emmanuel Schmitt aspire à une nouvelle forme de transsubstantiation qui changerait les larmes en eau bénite.
On n'a rien contre les histoires d'enfants malades, mais trop, c'est trop. Entre les « lettres à Dieu » que la Dame rose incite Oscar à écrire, puis accroche à des petits ballons (parce que c'est pour monter au ciel, hein) et les répliques au quintal sur la vie, l'amour, la mort, chaque séquence porte, bien visible, l'étiquette « attention poésie ». Michèle Laroque, toute pétrie de compassion bourrue dans son petit tailleur rose (ou même, par moments, dans un improbable costume de catcheuse), cabotine en roue libre. Elle a beau se démener, une seule chose, ici, donne vraiment envie de pleurer : la présence de Max von Sydow, ex-acteur bergmanien, égaré dans ce mélo boursouflé.