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(...) le cinéaste allemand tend vers le réalisme vaguement ennuyeux. Le même que celui obtenu en prêtant l'oreille à une conversation voisine pour tuer le temps.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Fatigués, nerveux, vulnérables, le coeur à vif, tous ces êtres perdus au milieu d'une masse étrangère, se retrouvent comme dénudés dans cet aéroport, saisis à contre-jour, face à eux-mêmes. Ils sont approchés lentement par la caméra de la cinéaste allemande, comme détourés au fusain sur un fond uniforme et vague (la foule), brouhaha permanent dans lequel Schanelec pioche des visages (zooms), sculpte des dialogues (travail précis sur le son), saisit au vol des émotions. A la lisière de l'expérimental, ce dispositif docu-fictionnel fascinant - la caméra s'accommode du flux des passants réels, lesquels masquent parfois les acteurs - mais un peu froid, distancié du fait même de sa structure chorale, se « réchauffe » au contact du jeu des acteurs (tous excellents) et des quelques notes de l'unique chanson du film, une poignante reprise de « Remember Me » d'Otis Redding par Cat Power, pour former un poème mélancolique sur la solitude, la difficulté à communiquer autrement que par bribes, parmi les interférences.
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Une femme qui se livre à un inconnu, un fils qui se révèle à sa mère, un homme qui lorgne sur une belle plante, et une femme qui se perd dans la foule des voyageurs. Une thématique aussi vaste que l'amour ne saurait suffire à créer un liant assez fort pour faire vraiment décoller les destins d'Orly vers des cieux cléments.
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De cet entremêlement de dialogues et de silences filmés en plans fixes, elle tire, grâce à une magnifique direction d’acteurs et un final abrupt, la quintessence dramatique de ces instants faussement banals du quotidien.