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On l'appelle Jeeg Robot : le superhéros à l'italienne
Un film de superhéros réjouissant, très classique et respectueux du genre.
Un voleur minable tombe dans un fleuve rempli de produits radioactifs et en ressort doté de superpouvoirs. Il va affronter ses anciens complices du gang local. Vous avez reconnu sans trop faire d'efforts le pitch le plus bateau et le plus usé de toute l'histoire des pitchs de films de superhéros : sauf qu'ici le fleuve s'appelle le Tibre et que la baston se déroule dans une banlieue prolo de Rome. Ce simple décalage spatial rend le film très excitant. Il est aussi rempli de détails rigolos : le premier réflexe de notre héros Enzo (Claudio Santamaria, taillé brut) découvrant ses pouvoirs est de piquer un distributeur de billets et de se payer une tonne de vidéos porno et de Danette vanille qu'il engloutit aussitôt.
Suivant une tradition inaugurée par Spider-Man, la création du superhéros entraîne inévitablement celle d'un superméchant : en l'occurrence, il s'agit du « Gitan », sorte de Joker transalpin sous coke, ex-chanteur de télé crochet devenu mafieux et interprété avec une joie débridée par Luca Marinelli. L'injection de superpouvoirs et d'imagerie postmoderne (néons de boîte de nuit, fusillades sanglantes hystéro) dans le polar rase-bitume italien marche bien : comme son ambitieux épilogue l'affirme, On l'appelle Jeeg Robot a beau parfois se prendre les pieds dans son histoire d'amour méta un peu fragile (mais qui explique le titre du film), c’est le film de superhéros le plus classique, le plus respectueux et le plus agréable vu depuis un bon bout de temps.