Première
Un film sur la mort, oui, mais surtout sur le pic de vie qui la précède. Avec ce documentaire intimiste, Narimane Mari fige l’ultime souffle de l’homme qu’elle a aimé. Décédé en 2019, Michel Haas fait figure de peintre canonisé dont la présence, et l’absence, hantent ces images. On comprend tout de suite pourquoi le travail de la réalisatrice, hybride entre cinéma et art contemporain, envahit les musées de renom. Ici, un ton surréaliste surplombe ces fragments décousus qui, assemblés, rappellent les cadavres exquis d’André Breton. Sont esquissées des bribes mémorielles d’une simplicité envoûtante, parsemées de messages vocaux et de sous-titres en calligrammes. Drôle par moments, touchant à d’autres, ce film est une lettre d’amour dont on ne sait qui des deux en est le réel destinataire.
Lucie Chiquer