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Face aux codes souvent figés des biopics, Céline Sallette fait un pas de côté en relatant seulement neuf années de la vie de la peintre et sculptrice Niki de Saint Phalle, avant qu’elle ne connaisse la célébrité. Situé de 1952 à 1961, le récit met en valeur le processus de libération de Niki vis-à-vis de l’inceste qu’elle a subi à l’enfance et montre combien sa vie rangée d’épouse et de mère de famille constitue une impasse dont elle va devoir s’extirper. Par un style soigné, Sallette témoigne aussi avec ce premier film en tant que réalisatrice d’une fascination pour son actrice Charlotte Le Bon. N’ayant pu utiliser les œuvres de Niki de Saint Phalle, la cinéaste se concentre ici sur un portrait psychologique intense dans lequel la comédienne s’investit à corps perdu. Mais à force de coups d’éclat et de cris célébrant l’élan créatif, cet affranchissement par l’art en devient trop systématique et cadenassé.