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Ce qu'enregistre Trapero avec cet art de s'intéresser plus aux gestes qu'aux états d'âme, plus à l'environnement qu'à la psychologie, plus au travail manuel qu'aux considérations intellectuelles, c'est tout ce cheminement qui va de la perte aux retrouvailles, de l'amnésie volontaire à l'acceptation des souvenirs, de l'état de noyé au retour à la surface, de la douleur indicible à celle que l'on peut affronter, de la culpabilité à la redémption.
Toutes les critiques de Nacido Y Criado
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Nacido y criado fait avec Voyage en famille un beau diptyque, qui embrasse d'un seul mouvement les liens du sang et les extrêmes d'un pays. Tièdement accueilli dans les festivals (il a été présenté à Venise en 2006), bénéficiant d'une exposition réduite en France (une seule salle à Paris), le film de Pablo Trapero est aussi, pour son malheur, un exemple de la difficulté que rencontrent de jeunes cinéastes, un temps salué par des louanges dithyrambiques, à construire une carrière.
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Malgré les qualités du cinéaste argentin, évidentes, tant dans la conduite du récit que dans l'élégance de la mise en scène, difficile de s'impliquer dans cette histoire mille fois contée. Reste les dix dernières minutes, sobres, splendides, émouvantes, admirable récompense d'une trop longue épreuve.
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Voyage en famille était un révélateur ironique de la société argentine. Celui-ci ne révèle pas grand-chose, même si certains liront dans le destin du héros celui des Argentins face aux disparitions provoquées par la dictature. On ne saurait trop conseiller à Pablo Trapero d'imaginer au plus vite un film « contre » Nacido y criado, pour retrouver ce qu'il fait le mieux : un cinéma de dénonciation et de distraction mêlées.