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Épaulé par une musique originale de Bob Dylan, Dahan signe un éloge de l’Amérique des cabossés sous la forme d’un long trip rural et bucolique, quelque part entre L’Épouvantail de Jerry Schatzberg et le HonkyTonk Man de Clint Eastwood. Osé, surtout de la part d’un Frenchie sophistiqué. Comme dans ses précédents films, la puissance de son imaginaire visuel et de la production frappe en premier lieu. Misant sur la dimension onirique de l’histoire, Dahan traque une Amérique cachée ou disparue et filme de « vrais gens » et de « vrais lieux » que l’on ne voit plus guère dans le cinéma contemporain. My Own Love Song séduit alors par son naturalisme et sa croyance absolue dans le pouvoir de la fiction. Mais déçoit lorsqu’il sombre dans une fantasmagorie tape-à-l’oeil et naïve (les petits « zoziaux » animés ou l’apparition de Nick Nolte en Satan de la musique). C’est cependant le film le plus personnel et le plus libre d’un auteur atypique.
Toutes les critiques de My Own Love Song
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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En dehors de vrais moments de grâce, on peine à embarquer avec Forest Whitaker et Renée Zellweger, même si cette dernière, une fois derrière le micro, prouve qu'elle aurait pu faire une crédible Janis Joplin au cinéma...
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Dahan sera sûrement sujet à des moqueries diverses. Qu'il reste le grand enfant qu'on aime, surtout...
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Comment ne pas pleurer à chaudes larmes devant ce trio de paumés émouvants ? Il faudrait faire preuve d'un bien grand cynisme pour soupçonner que l'on cherche le pathos... Alors, on se laisse aller.
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De diners minables en fermes abandonnées, Olivier Dahan promène Jane et Joey, avec une certaine grâce.
Ce bout de chemin aurait pu être un peu plus qu'agréable, d'autant qu'Olivier Dahan peut se prévaloir de la collaboration d'un vrai maître du réseau routier américain. L'auteur d'Highway 61 Revisited a composé une chanson et quelques instrumentaux pour le film. Ce n'est pas la bande originale de Pat Garrett et Billy le Kid, mais c'est quand même du Dylan.
Malgré cette divinité tutélaire, My Own Love Song reste un album d'images qui se font de plus en plus sentimentales au fil des miles. Olivier Dahan n'est pas très enclin à l'économie de moyens, et l'ivresse américaine évoquée plus haut a encore aggravé sa tendance à la surcharge picturale. -
A partir d’un sujet mélodramatique, Dahan tente d’échapper au piège du conventionnel en dynamitant son film par un humour décalé qui généralement tombe à plat ou par une poésie visuelle qui élève la naïveté au rang d’art.Malheureusement, ce qui devrait être subtilement onirique devient pesamment illustratif dans les mains de Dahan. Alors que le cinéaste bénéficie d’un casting en or qu’il dirige d’ailleurs de main de maître (Renée Zellweger n’a jamais été aussi sobre et Forest Whitaker est tout bonnement exemplaire), il sabote toute émotion par une pesanteur d’écriture qui fait peine à voir. Encore une fois, le réalisateur succombe au péché de la belle image, au détriment de la psychologie de personnages qui ne font que passer (écueil classique du road-movie). Pour quelques séquences réussies (la première fois que Jane remonte sur scène, l’apparition cocasse d’Elias Koteas), le spectateur devra également subir des passages entiers dégoulinants de bons sentiments et de phrases sentencieuses sur la foi. Vous pouvez bien entendu tenter l’aventure, pour peu que vous aimiez les mièvreries sucrées. Nous, on a frôlé l’indigestion.
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C'est aux Etats-Unis qu'Olivier Dahan a tourné cette bagatelle, mixte de road-movie, de mélo et de comédie. On y croit le temps de la première scène. Dans un bar, une femme cafardeuse à une table (Renée Zellweger) se laisse draguer par un quidam. Le courant a l'air de passer, jusqu'au moment où elle se recule, découvrant une chaise roulante ; le type, déconcerté, se débine.
Scène cruelle, juste, bien filmée, la seule peut-être dans ce méli-mélo assez navrant de naïveté, contant l'amitié forte d'une ex-chanteuse handicapée et d'un doux dingue (Forest Whitaker, qui en fait des tonnes). Comme Dahan, musicien dans l'âme, a du flair, il a demandé à mister Dylan himself de composer la BO. Bien lui en a pris. Au moins, en chansons, on voit du paysage.
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Après le succès de La môme, Olivier Dahan signe ce premier film hollywoodien en forme de conte naïf, où il ne ménage ni les gerbes de couleurs, ni les dialogues avec les anges pour répondre à la question: "Combien de trains fait-il prendre avant de se retrouver soi-même". La réponse sera peut-être dans son prochain film.
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Ode lourdingue à la marginalité - forcément - bienveillante, le film d'Olivier Dahan, qui a mis beaucoup de lui dans le scenario, baigne dans une philosophie hippie assez fumeuse et souffre d'une invitation à l'émotion surlignée à chaque plan. Malgré quelques beaux moments (la séquence de la baignade) et les chansons inédites interprétées par Bob Dylan, le voyage traîne en longueur.