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Du père ou de la fille, dans ce premier film plein de charme, on serait bien en peine de dire qui est la grande personne. Aucun des deux sûrement lorsqu’ils débarquent pour quinze jours de vacances sur une île suédoise ; les deux peut-être lorsqu’ils prendront le bateau du retour. Autant dire qu’ils vont changer sous nos yeux au fil de cette comédie tendre et lunaire. L’adulte, qui est venu chercher un trésor viking armé d’un détecteur de métaux, et l’adolescente, qui va perdre tous ses moyens face à un rocker blond. De ce trajet parallèle vers une forme de gravité et de maturité, la réalisatrice fait l’essence même de son film. Elle utilise avec une jolie simplicité la sérénité des lumières et des paysages pour mieux faire ressortir les blessures et les secrets de ses personnages. Sans appuyer, elle sait rendre ceux-ci attachants dans leurs maladresses, leurs doutes et tous ces petits accommodements avec la vie qui empêchent trop souvent de grandir.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Quel beau et tendre moment de cinéma que de partager ce temps avec ces « grandes personnes » si fragiles. On ne peut qu’être touché par Jean-Pierre Darroussin sur la piste d’un trésor viking avec son détecteur à métaux qui ne détecte pas grand-chose, ou face à son adolescente de fille et à une femme seule, en vacances elle aussi, qui lui tend la main. On prend beaucoup de plaisir à retrouver dans ce rôle Judith Henry, et la jeune Anaïs Demoustier, interprète de Jeanne, qui dans certains plans, semble être une autre jeune fille à la perle. Avec ce premier film présenté cette année à Cannes à la Semaine de la critique, Anna Novion filme, magnifiquement, un père et sa fille sur le chemin du temps, celui qui les séparera. Très certainement un des plus beaux films français de cet automne 2008.
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La réalisatrice, Anna Novion, tient à distance les deux pièges qui guettaient le film. Adopter une position supérieure, voire méprisante, envers Albert, qui prête à la moquerie, ou un style A nous les petits Suédois, qui aurait totalement dénaturé le propos. Au contraire, la jeune cinéaste a choisi un ton attentif pour mettre en valeur, sans jamais les ridiculiser, ses personnages.
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Dans un décor de carte postale, baignant dans la lumière magique de l'été scandinave. Anna Novion organise une rencontre intimiste entre autochtones bergmaniens et visiteurs gaulois. Des quiproquos cocasses, portés des dialogues savoureux, alternent avec des séquences plus mélancoliques.