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Luc Besson dépose les armes et ça fait du bien. Pas de banlieusards surexcités ni de blagues de commissariat dans ce film d'aventure qui fait la part belle à son interprète Louise Bourgoin. La miss météo de Canal débarque ici dans son premier rôle principal et passe l'épreuve du feu avec succès. Son Adèle Blanc-Sec est une vraie femme du début de siècle: coincée dans ses froufrous et une société purement machiste, elle n'a d'autres armes qu'un cynisme à tout épreuve et un caractère bien trempée. Même si on reste loin de la bande dessinée de Tardi, bien plus sombre et intense, l'adaptation reste un divertissement familial qui vaut le coup. Malgré l'inégalité des personnages - Louise Bourgoin et Mathieu Amalric à l'aise dans leurs rôles ; Gilles Lelouch et Jean-Paul Rouve désastreux - la fusion des histoires de Tardi et le sens de la mise en scène de Besson offrent un vrai film d'aventure, drôle et dynamique.
Toutes les critiques de Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C'est une évidence, Besson a pris son pied à filmer son Adèle Blanc-Sec et cela se voit à l'écran. Il fait voler un ptérodactyle dans la cour de l'Élysée, il fait parler les momies et ressuscite Ramsès II sans jamais tomber dans la farce facile. Car, question mise en scène, Besson a plus d'un tour dans son sac quand on parle de film d'aventure. Quant à Louise Bourgoin, elle trouve enfin son chemin au cinéma en offrant une Adèle résolument contemporaine, avec sa teigne rigolote et ses répliques débitées à la mitraillette (parfois trop!). Au final, le film pétille, le film dépote et Adèle Blanc-Sec fait mouche.
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Besson signe avec Adèle un film majeur dans sa filmographie. Un film à part aussi. Car rien de ce qu’il a fait comme réalisateur ne ressemble à ce qui anime l’écran: un langage neuf, un cadre d’inspiration inédit, un humour inusité, bon enfant, un style graphique remis à plat et, surtout, un respect scrupuleux pour son modèle de papier. Besson a eu l’intelligence de ne pas se croire plus fort que Jacques Tardi, mais de mettre au contraire tout son savoir-faire au service de l’œuvre du dessinateur. Il est un artiste au service d’un autre artiste et le résultat parle de lui-même : les talents ne se vampirisent pas, ils s’additionnent, on ne s’ennuie pas et les momies sautent de leur tombe avec une bonne humeur qui enchante.
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Louise Bourgoin incarne avec conviction une Adèle moderne et dynamique, que l'on surnommerait volontiers "Indianadèle-Blanc-Sec", et le film restitue assez fidèlement l'esprit de la BD de Tardi. Mais lorsque - parfois - Besson lorgne un peu trop vers la fantaisie débridée des Indiana Jones signés Steven Spielberg, l'héroïne trinque. Soudain, la magie disparaît au profit des recettes des blockbusters hollywoodiens. L'ensemble est néanmoins suffisamment distrayant.
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Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec, revues et corrigées par Luc Besson, sont aussi rocambolesques et jubilatoires que la bande dessinée de Jacques Tardi dont elles sont adaptées. Besson a retrouvé le côté roman populaire de l’original où l’héroïne, Indiana Jones en jupon et en chapeau à plumes, fréquente savants fous, chasseurs farfelus et policiers abrutis dans l’espoir de sauver sa sœur.
Le Paris de 1912 pour écrinDès les premières images, le fan de la BD a l’impression de voir l’une de ses cases s’animer sur grand écran. L'apparition d’Adèle lève toutes les réserves qu’on aurait pu avoir sur les qualités d’actrice de Louise Bourgoin. Non conente d'être une fort jolie personne, la comédienne compose une Adèle gouailleuse à souhait, rendant parfaitement justice à son modèle d’encre et de papier.
Mathieu Amalric et Jacky Nercessian, brillants et méconnaissables sous des grimages, sortent eux aussi tout droit des pages des albums. La beauté visuelle de ce conte auquel le Paris de 1912 sert d’écrin ajoute au plaisir éprouvé en compagnie de personnages hauts en couleur.
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Désormais actrice, Louise Bourgoin a incarné son vrai premier rôle au cinéma dans « la Fille de Monaco », aux côtés de Fabrice Luchini. Nettement plus sexy et élégante que le personnage boudeur et mal fagoté créé par Jacques Tardi, elle s’est jetée corps et âme dans ce rôle en mémorisant la totalité du scénario avant le tournage.
Faire éclore un oeuf de ptérodactyle dans la galerie de l’évolution du jardin des Plantes, promener rue de Rivoli une colonie de momies… Luc Besson s’est amusé comme un petit fou.
L’humour est l’un des principaux ingrédients de ces « Aventures extraordinaires ».
Le film s’appuie sur un minutieux travail de recherche auquel a largement contribué Jacques Tardi. Toutes les scènes d’extérieur dans Paris ont été tournées le dimanche pendant la nuit. Pour celles de l’Elysée, le décorateur Hugues Tissandier s’est même débrouillé pour reproduire la verrière du perron de l’époque. -
Le matériau d'origine indiquait pourtant une voie prometteuse. Les albums de Jacques Tardi consacrés à Adèle Blanc-Sec mélangeaient avec art la reconstitution documentaire du Paris de la Belle Epoque, les délires fictionnels du roman-feuilleton surréaliste à la Fantômas et l'atmosphère préapocalyptique des années qui menèrent au premier conflit mondial.
De tout cela, il subsiste des traces dans le film de Luc Besson. On peut avoir le souffle coupé en voyant l'ancien Trocadéro revenu à la place de l'actuel par la magie des images numériques. Mais le réalisateur, qui est aussi le scénariste et le dialoguiste, n'a pas la patience ni la rigueur nécessaires à l'évocation cohérente d'un moment d'histoire. Ses personnages parlent comme on le fait aujourd'hui dans les cours de récréation françaises, en espérant que la répétition finira par tenir lieu de trait d'esprit. -
Quand il joue à fond la carte du grotesque, le film convainc, à l'image du personnage démoniaque et grimé que joue, trop brièvement, Mathieu Amalric. Mais, comme souvent chez Besson, les dialogues sont peu travaillés : ne peut-on viser le public familial qu'en faisant parler tout le monde comme des Minimoys ? Heureusement, Louise Bourgoin dynamite tout ce que la chose peut avoir parfois de pataud. L'ex-Miss Météo de Canal+ n'est pas encore une actrice confirmée. Mais, outre des qualités plastiques incontestables, c'est son drôle de faux naturel (à la Bardot ?), le refus de la psychologie qui l'accompagne, bref son énergie et son humour qui font de ces Aventures ce qu'elles devaient être : une BD animée bigarrée et distrayante.
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Si cette adaptation de la BD de Tardi satisfait sur le plan visuel, on a l'impression d'être dans du sous-Jeunet à la sauce Indiana Jones. Le film déçoit par son rythme et, surtout, par le manque d'empathie que l'on éprouve pour le personnage. Heureusement, la jolie Louise Bourgoin éclate avec vigueur de vigueur et de tempérament, même si son Adèle Blanc-sec est plutôt pète-sec.
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Le cocktail n’est pas dénué d’un certain charme, pour peu qu’on accepte de suivre les méandres d’un scénario qui part dans tous les sens. Dommage que les personnages n’aient pas été plus fouillés : paradoxalement, ils avaient plus de relief sur les planches des albums.
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Quand Luc Besson aime un sujet, il ne lésine pas sur les moyens. Visiblement, il a mis le paquet avec Adèle Blanc-Sec. De ce côté-là, rien à redire. La reconstitution de Paris au début du XXe siècle est somptueuse et les nombreux effets spéciaux trouveraient leur place dans un blockbuster américain. A l’affiche, que du beau linge made in France. Alors, heureux ? Malheureusement, pas vraiment. Adèle Blanc-Sec est un fastueux livre d’images mais sans âme. Si le cinéaste du Grand Bleu a su restituer la lettre des albums du dessinateur, il n’a pas su en saisir l’esprit. D’où cet aspect appliqué qui ne dégage aucune émotion. Les péripéties ont beau se succéder à l’écran, ni rire ni suspense. Du coup, même si Adèle Blanc-Sec ressemble à un croisement des Aventuriers de l’Arche perdue avec La Nuit au musée saupoudré d’une pincée de Dr House pour le caractère rugueux de l’héroïne, l’encéphalo demeure désespérément plat.
Luc Besson a toujours revendiqué son âme d’enfant. -
Sur l'adaptation de la BD de Tardi, on ne se prononcera pas, puisqu'on n'a pas lu les albums. Mais on croit avoir compris, quand même, que son personnage fut conçu comme un modèle d'impertinence, que c'était un personnage un peu anar. Besson reprend, semble-t-il, ses péripéties à la lettre (l'éclosion inopinée d'un oeuf de Ptérodactyle en plein Paris de la Belle époque, le réveil de momies, etc), les prolongeant seulement d'un personnage de soeur qui n'existait pas chez Tardi. Mais de l'impertinence en question, que reste-t-il ? Rien de plus que les signes de la désinvolture, tels qu'ils ont pu être identifiés déjà sur les plateaux télé où Besson a fait son casting. Pauvre Louise Bourgoin, qui n'a rien d'une actrice (il fallait voir le désastre dans Blanc comme neige, son précédent film), et qui n'est sommée, ici, que de reconduire sous forme de répliques-qui-tuent l'effronterie standardisée des petites bulles qui firent sa célébrité sur Canal +. D'ailleurs, qu'on retrouve Jean-Paul Rouve au casting n'est pas une surprise. Lui non plus n'est pas très bon, ne l'a jamais été, mais qu'importe : sa fonction, symptomatique, est ailleurs depuis le début. Pas dans le jeu, encore mois dans la mise en scène, mais seulement dans le confort d'un label retrouvé intact, dans l'assurance qu'entre l'écran de la télé, premier pansement national, et celui plus grand des multiplexes, le choc ne sera pas trop rude. Misère du gros cinéma français, qui rêve de communion par l'entertainment quand il n'offre que paternalisme industriel.