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Adapter un livre aussi populaire est d’ailleurs toujours un défi parce qu’il évoque à tous ceux qui l’ont lu des souvenirs différents et parfois très lointains (donc pas très fidèles). Mais une once de modernité n’aurait pas nui à l’esprit souvent visionnaire et volontiers anachronique dont Goscinny a parsemé toute son œuvre.
Toutes les critiques de Le petit Nicolas
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La musicalité des contes du tandem Sempé/Goscinny sort indemne des manières façons rouleau compresseur du format cinéma, et ce charmant plaisir de spectateur n'empêche jamais de retrouver celui du lecteur. Il n'y a pas d'enfance heureuse ? A voir.
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Le Petit Nicolas est comme une plongée délicatement ethnologique dans le monde des enfants d'où les adultes ne sortent pas grandis - mais pas rapetissés non plus, l'humour, comme chez Sempé et Goscinny, reposant plus sur la fantaisie que sur la méchanceté. (...) C'est bien fait, bien écrit, les acteurs sont bons (...)
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Pari réussi que celui de la transposition, au cinéma et en chair et en os, du héros créé par Goscinny et Sempé. Avec sa petite bouille ronde, le jeune Maxime Godart incarne le petit Nicolas avec bonne humeur, malice et beaucoup de fraîcheur. Entre ses parents aimants, sa douce institutrice et sa bande de copains, le jeune garçon est heureux. Mais un jour, il croit comprendre que la famille va s’agrandir et, d’après l’expérience d’un camarade, un bébé à la maison est immédiatement suivi de l’abandon de l’aîné ! Que faire ? Préparer l’enlèvement du futur imposteur ! les préoccupations des enfants sont éternelles : être aimé, avoir des copains et être protégé de ses parents. Le réalisateur, bien dans le ton des auteurs, le dit avec de la tendresse, de l’humour, un 2e degré léger, un poil de nostalgie. Mêlant le design des années 60 et des éléments de notre époque (les décors sont superbes), donnant ainsi au film la dimension d’un conte intemporel qui rappelle le cinéma de Jacques Tati.
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(...) le film est à la hauteur. Anne Goscinny peut être tranquille : à l’écran Le Petit Nicolas de son père n’a rien perdu de son âme d’enfant.
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[Laurent Tirard] a le chic pour se frotter aux icônes : témoin son excellent Molière avec Romain Duris. Forts de la complicité d'une troupe de choix, Kad Mérad et Valérie Lemercier ont tout bon en parents et une bande de gamins épatants, il tricote un chouette divertissement familial avec un soin méticuleux pour les décors. Même si un petit grain de folie manque à l'appel, la belle récré que voilà.
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L'écolier créé par Sempé et Goscinny en 1959 aura donc attendu un demi-siècle pour connaître les honneurs du grand écran. On l'aurait espéré plus mordant, plus vivant, à défaut d'être insolent. (...) On peut fondre pour ces personnages emblématiques d'une France désuète et fantasmée, indémodable parce qu'elle n'a jamais existé. Mais le scénario, trop ténu, peine à relier entre elles des vignettes promenant les héros de la salle de classe au pavillon de banlieue, en passant par le terrain vague.
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Le film de Laurent Tirard, assez sage pour ne froisser personne, est pourtant fort honorable, voire agréable, pourvu de quelques scènes hilarantes, dès lors que le réalisateur et son coscénariste, Grégoire Vigneron, s'émancipent de l'oeuvre originale. En outre, c'est assez joli à regarder, notamment grâce à des décors magnifiques faits main. A 22,7 millions d'euros le film, c'est du grand luxe artisanal.
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Le réalisateur Laurent Tirard, qui a coécrit l’histoire, a soigné son adaptation de A jusqu’à Z, recréant un univers visuel riche en couleurs contrastées et en décors bienheureux, ceux des Trente Glorieuses, bien révolues aujourd’hui. Il en souligne la félicité domestique à grand coup de pinceau nostalgique et de mouvement de caméra majestueux, en gardant l’optimisme du petit bonhomme qui lui sert de héros, car, à notre époque où l’enfance nous paraît bien plus agitée et moins candide, l’éternel môme Nicolas semble avoir encore toute la vie devant lui et notamment la perspective d’un joli succès en salle pour l’alimenter. En tout cas, on le lui souhaite.
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Derrière les visages angéliques et les sourires mielleux, derrière les culottes courtes et les cols amidonnés, derrière le bien-être et le bien-ordonné, Le Petit Nicolas, film-Cajoline (où tout sent bon et tout est doux), prône, à l'instar de son homonyme, un discours douteux.
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Le Petit Nicolas est un mélange improbable et disgracieux de la rigueur réac des Choristes (auquel Tirard fait un clin d'œil balourd) et du colorisme géométrique pompé sur Mon oncle, mal-digéré. Adieu rire et poésie, donc. Non mais quoi, à la fin...
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Malgré quelques bouilles d'enfants réussies (Clothaire), l'adaptation reste décevante : gentille, mais facile.
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On a rarement vu film plus étriqué, goitreux, étouffant que ce Petit Nicolas. Pas une image qui ne se libère de son devoir d'illustration gentillette et surannée, pas un enfant qui n'échappe à une caricature préfabriquée, pas une séquence qui ne créé le moindre mouvement, tuée dans l'oeuf par un effet story-board appliqué (pic, la visite médicale, de loin la plus rythmée, qui s'apparente à un mauvais film animé soviétique des années 60). Même une réclame pour Les Petits écoliers, ou un demi-plan d'Amélie Poulain, références ultra revendiquées, respirent davantage. Pour autant, malgré son esthétique bonbonnière, Le Petit Nicolas se révèle incroyablement grumeleux.
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Produit hygiénique d’un monde sans poussières, Le Petit Nicolas n’est pas un film sur Sarkozy mais porte tout de même bien son titre : il ressemble à ce que l’on imagine de l’enfance de Xavier Bertrand et sape littéralement l’esprit de Sempé (et notre moral) à coups de sourires mielleux, de scènes tirées à quatre épingles et de dialogues récités comme de mièvres poésies. Difficile de ne pas y voir la réclame consternante d’un mode de vie réac, niaiseux et asphyxiant
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Malgré leur jeu parfois hésitant, la faute à des dialogues peut-être trop écrits, les enfants sont énergiques et charmants, avec mention spéciale à Maxime Godart (Nicolas) et aux grands yeux rêveurs de Victor Carles (Clotaire). La génération i-Pod appréciera-t-elle la naïveté surannée du petit Nicolas et de ses copains ? Sûr que leurs parents seront, eux, gentiment touchés par cette candeur passée.
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Titre de la chanson du générique de fin : "On n'est pas à une bêtise près". Référence cinéphilique matérialisée par une apparition de Gérard Jugnot en prof de chorale d'une classe de garçons : Les Choristes. Autant dire qu'on est loin de l'esprit frondeur de Sempé et du piquant de l'œuvre originale.