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A l’heure où les adaptations de BD franco-belges se multiplient, on pouvait craindre le pire de celle du Petit Spirou. Comment transformer ces gags courts à l’esprit provocateur en une histoire cohérente et familiale ? En faisant le choix de s’affranchir du modèle et en faisant appel à un casting cinq étoiles.
Une bonne idée scénaristique permet de se détacher de la construction à sketchs des BD tout en proposant une "origin story" du héros. Le Petit Spirou est ainsi censé devenir groom comme ses parents et grands-parents avant lui, mais il rêve secrètement de voler de ses propres ailes. Devant cet avenir tout tracé, il prend peur et propose à sa copine Suzette de faire une fugue. Ses camarades de classe vont l’aider à accomplir cette folle aventure, au nez et à la barbe des adultes.
Nicolas Barry (Les Enfants de Timpelbach, Au Bonheur des ogres...) dépeint avec tendresse ce monde de l’enfance, en offrant aux petits des rôles malicieux et aux adultes l’occasion de s’amuser dans la peau de figures d’autorité gentillettes. Si les gamins ne sont pas toujours d’excellents acteurs, le plaisir des comédiens professionnels qui les entoure est tellement communicatif que les maladresses sont vite oubliées. L'interprète du héros, Sacha Pinault, qui apparaît pour la première fois au cinéma, est mignon à souhait, ses copains débordent de vitalité et les stars apportent beaucoup d’humour et de justesse au film. Pierre Richard est parfait en papy compréhensif, François Damiens se lâche en prof de sport lourdaud, Natacha Régnier joue une maman douce et protectrice, Philippe Katerine offre son côté "doux dingue" à un Abbé Langelusse fan de métal…
Cette version du Petit Spirou est donc moins une adaptation fidèle des BD de notre enfance qu’une réinterprétation divertissante pour toute la famille, à la fois amusante, tendre et nostalgique.