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L’âpre et superbe roman d’Agota Kristof avait tout pour tomber dans le piège de l’adaptation « grand public ». Miracle : le chemin de croix de ces petits jumeaux confrontés à l’abandon, la guerre, la survie et l’horreur du monde percute le regard et l’esprit avec une radicalité qui ne pâtit d’aucune concession. De la douloureuse magie de l’enfance (splendide attaque aérienne tout en ombres projetées) à la mort regardée en face, de la malédiction presque mythologique qui poursuit les héros à la glaçante échappée finale, le choc est redoutable.
Toutes les critiques de Le Grand Cahier
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un film intense donc sur la prise d'indépendance un peu (trop) précoce de deux êtres à qui on a volé leur enfance. Une œuvre choc, aussi violente qu'intelligente !
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Une fable nihiliste, parabole de ces moments clés de notre histoire où l'homme abdique toute trace d'humanité.
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Avec une mise en scène maîtrisée, une intelligente utilisation des effets spéciaux et une très belle lumière, Janos Szasz, en adaptant le roman d’Agota Kristof, nous entraîne dans le cauchemar et la brutalité de la guerre. Pour se protéger de la bête immonde et de sa barbarie, ces deux enfants vont devenir eux aussi des monstres. Et c’est bien là le plus grand carnage de cette histoire, faire de l’innocence une sauvagerie.
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Une œuvre dure, dans sa peinture d’une éducation allant à l’encontre de toute éthique, issue d’un contexte hostile, tant environnemental que conjoncturel. Ou comment se fabriquent des monstres à l’insu de leur plein gré.
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Le film a des qualités, notamment dans le choix et la direction d'acteurs (...). Mais le film hésite entre deux partis, il est vrai difficiles à concilier (...).
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"Le Grand cahier", s'il fait preuve d'une vision et d'un sens avéré de la mise en scène, n'en finit pas moins par lasser en raison d'un propos répétitif et univoque.
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Au niveau de la mise en scène, la bonne volonté du réalisateur, que l'on sent très préoccupé de rendre justice au livre, est un peu prise en défaut. Sa manière de filmer les jumeaux, souvent de face et immobiles, le regard fixe, tend vers le procédé de film d'horreur, façon Shining. On ne les découvre plus, on les reconnaît : ce ne sont plus des enfants comme les autres, mais des créatures de cinéma, qui ne nous disent pas grand-chose de la guerre, la vraie, et des transformations qu'elle impose.
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La mise en scène de Janos Szasz est à la mesure de la monstruosité grandissante des deux frères : rigoureuse, sobre, inventive et d'une absolue noirceur, elle évoque mieux que bien des images les ravages de la guerre.
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Le film finit par crouler sous le désespoir, qui paraît excessif. Les deux jeunes acteurs, jumeaux issus d'un village vraiment pauvres, sont en revanche étonnants.