Première
par Sylvestre Picard
Pas évident, Le Chardonneret, à plus d’un titre : pas évident de résumer l’épais bouquin de Donna Tartt et pas évident non plus de l’adapter au cinéma. John Crowley, d’habitude plutôt doué (Boy A qui a révélé Andrew Garfield, le tendre et coloré Brooklyn avec Saoirse Ronan) s’y est cassé les dents. Le Chardonneret est le récit étalé sur quinze ans de la vie de Theo, treize ans, qui vole un tableau de maître au MoMa après un attentat où sa mère trouve la mort. Adopté par une famille bourgeoise, Theo va devenir antiquaire (et faussaire), après un détour chez son père au milieu du désert… Oui, d’accord, on se prend les pieds dans ce résumé, mais à notre corps défendant, le film aussi : c’est très romanesque, peut-être très cohérent sur le papier mais à l’écran, c’est d’une longueur infinie, et on ne sait absolument pas où tout cela nous mène. Ni à quoi Le Chardonneret rime. Reste une belle parenthèse au milieu du film, où le héros vit une adolescence onirique au milieu du Nevada, dans un village fantôme shooté par Roger Deakins au son de New Order.