-
Évidemment, avec un sujet pareil, le cinéaste Moussa Touré s’exposait au didactisme pataud. Mais à la place du pamphlet sociologique redouté, Touré a préféré l’épopée. Pas un hasard si le film s’ouvre sur une scène de lutte envoûtante et hautement symbolique qui montre les personnages coincés entre tradition et modernité. On a bien droit à quelques dialogues explicatifs (sur la nécessité de l’exode ou les rêves de l’homme africain), mais quand la pirogue prend la mer, le film bascule dans un huis clos infernal et quasi hitchcockien où la mort rôde et où les rivalités ethniques, la cupidité et les éléments se déchaînent pour transformer la traversée en cauchemar. Si le script est un peu trop prévisible pour rivaliser avec Master & Commander (faut pas pousser), Touré, en choisissant de faire du cinéma, évite l’écueil des bonnes intentions et réussit plus qu’un simple fi lm témoignage.
Toutes les critiques de La pirogue
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Une oeuvre forte, dans la lignée du récent "Terraferma", de l'Italien Emmanuele Crialese.
-
Aussi sobrement filmé, qu'élégamment photographié le long-métrage parvient à se renouveler régulièrement dans sa forme, retranscrit la claustration sans nous enfermer, respecte son unité de temps et de lieu sans perdre en ampleur.
-
Le film, humaniste mais dépourvu du moindre pathos, bouleverse sous l’effet conjugué de sa rigueur et de sa simplicité.
-
La Pirogue, du sénégalais Moussa Touré, un film passionnant, tendu, captivant. Un sans-faute.
-
Une oeuvre forte, dans la lignée du récent "Terraferma", de l'Italien Emmanuele Crialese.
-
Peinte avec une rigueur documentaire, cette fiction nourrie d'un réel inquiétant est racontée avec une pudeur sans naïveté qui étonne, tant on s'attend à sentir l'urgence de dire, qui excuse tant de maladresses.
-
Un beau film sobre et intense.
-
Un film d'aventure humaniste, spectaculaire et libre !
-
Loin des clichés, cette réalisation de Moussa Touré se concentre sur le "comment" de l'aventure. Un étouffant huis clos, qui met un groupe d'humain hétérogène et passif aux prises avec tous les éléments. (..) Parfois maladroit, le film ne condamne néanmoins personnes. Le destin s'en charge.
-
Moussa Touré a la force, avec sa caméra, de nous faire tenir dans cette pirogue à la coque si joliment peinte à l'extérieur et si difficile à vivre à l'intérieur.
-
Sur une réalité poignante, un film sans moyens mais avec un grand coeur, qui s'offre de surcroît quelques plans de caméra étonnants.
-
(...) ce film qui invente le huis clos à ciel ouvert est une sacrée aventure.
-
Moussa Touré vient du documentaire, mais c'est lorsqu'il parie franchement sur la fiction d'angoisse, le suspense hitchcockien, que "La Pirogue" secoue le plus.
-
Moussa Touré livre une odyssée dramatique sur l’exil maritime d’Africains vers l’Europe. Grave et, malheureusement, prévisible.
-
La Pirogue est le fruit de la collaboration entre un réalisateur sénégalais (Moussa Touré) et un producteur-scénariste français (Éric Névé). À l’image de cette bicéphalie culturelle, le film se tient le cul entre deux chaises, entre efficacité rythmique du récit de série B d’aventures et pesanteur dommageable de l’intention thématique, mais aussi entre sentiment de perte d’un pays de départ et bonne conscience confortable d’un pays d’accueil.
-
Malgré la tenue de l'ensemble, il faudra probablement un projet plus personnel à Moussa Touré pour que s'exprime dans la fiction la finesse et la fantaisie de sa mise en scène documentaire.