Toutes les critiques de La cigale, le corbeau et les poulets

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Dans la mouvance socialo-anar de Merci Patron !, ce documentaire fait le portrait d’une figure locale, Pierre Blondeau, un militant qui tente, avec quelques autres, de contrer les initiatives visant à défigurer ou à abîmer les beaux paysages de l’Hérault où il réside. Tenant d’un « communisme rural » et empêcheur de tourner en rond, il fut, en 2009, au centre de « l’affaire des corbeaux » : alors au pouvoir, Nicolas Sarkozy et des membres de l’UMP reçurent des lettres de menaces accompagnées de balles en provenance de l’Hérault. Blondeau et quelques comparses furent soupçonnés puis relâchés, avant qu’un homme, étranger à leur bande et à leur coin, se dénonce. Le documentaire, plutôt partisan, se propose de les réhabiliter (et, en filigrane, d’émettre une hypothèse sur le fait qu’ils gênent et que leur implication présumée dans l’affaire avait été téléguidée…) et de les suivre dans leurs actions au quotidien, sur le terrain et auprès des responsables locaux. Problème : le débonnaire Blondeau a depuis été impliqué dans l’affaire de la candidature douteuse du chanteur Hugues Aufray à la présidentielle, fruit d’une manipulation orchestrée par des gens issus d’une mouvance hétéroclite d’extrême-droite, d’extrême-gauche, monarchiste et révolutionnaire ! On ne regarde donc plus du même œil ce pamphlet, certes vivant et pittoresque, mais qui ne rivalise pas en termes d’audace et d’objectivité avec Merci Patron !.