-
Dans les mains d’un autre, ce sujet trop consensuel aurait fait bâiller même les inconditionnels de Bono. Mais Eastwood ne doute de rien, prend le sujet de front et l’assaisonne à sa façon, s’appuyant sur une méthode éprouvée qui favorise la spontanéité. Elle fait encore des miracles ici, au risque de frôler la sursimplification et la formule. Ce qui fait la différence, c’est un instinct infaillible
pour réussir les scènes essentielles. D’une force et d’une simplicité renversantes, elles suffisent pour remporter la partie.
Toutes les critiques de Invictus
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Gagné par la ferveur de son sujet, le cinéaste abuse de la corde sensible et témoigne d'un angélisme made in Hollywood dont il n'est guère coutumier. Qu'importe : son art de la mise en scène et la force de conviction du charismatique Morgan Freeman distillent une émotion vive.
-
Citant Henley, Mandela affirme être devenu le maître de son destin et le capitaine de son âme. Le cinéma d'Eastwood en a toujours parcouru la crête, ses personnages conquérant ou perdant la maîtrise de leur destin. Plus que jamais (mais c'est devenu une habitude) son cinéma est devenu une place imprenable - invictus.
-
De façon très fine, le film dessine cette transmission de la responsabilité. On ne sait pas tout à fait ce qui inspire Clint, quelle lecture, quelles identifications. Mais la façon dont lui, devenu star grâce à l’Europe (Sergio Leone), cinéaste sur le tard, de plus en plus prolifique avec les ans (il a déjà tourné un film depuis Invictus), semble devenu, avec une belle ampleur, la voix même de la sagesse en Amérique, ne cesse de troubler.
-
Clint Eastwood, qui adapte le livre de John Carlin, signe un film émotionnellement étourdissant, où l’action va crescendo jusqu’à nous arracher des larmes. Le réalisateur a su magnifier l’histoire grande et petite, manier l’humour, éviter les outrances, même s’il surfe parfois avec un brin d’angélisme sur les scènes de victoire qui, match après match, montrent la nation réconciliée.
Mais quelle puissance, quelle émotion ! Même si vous détestez le sport, vous n’échapperez pas à ce sentiment de liesse, de communion et d’amour partagé. Allez voir Invictus ! Il y a un cœur qui bat dans ce film-là. -
Proche des corps et de l'âme humaine, au coeur de la bataille, voilà où se situe le cinéma d'Eastwood.
-
(...) Invictus peut se voir comme un film engagé, et engagé - à la manière de Mandela - à faire de la politique avec des images, voulant à son tour convaincre et enrôler, certaines déclarations de Morgan Freeman réveillant même par instants le souvenir lointain des rêveries rooseveltiennes d'un Capra.
-
En revanche, Eastwood ne sait pas quoi faire de ce qui porte en définitive Invictus : le grand H de l'Histoire et le sport (même si le H peut servir de poteaux de rugby). En somme, ce qui l'oblige à coller à une dramaturgie préexistante et à renoncer à une exploration des imaginaires de ses personnages, ce qu'il fait de mieux depuis toujours, notamment lorsqu'il remet en scène la réalité pour l'empoisonner à la fiction (cf. L'Echange, Mémoires de nos pères ou Bird). Eastwood est un cinéaste trop indépendant (on l'aime ainsi) pour ne pas se sentir à l'étroit dans un respect qui entrave sa liberté.
-
Invictus est d'abord un film de réalisateur. Eastwood se régale aussi bien dans les scènes intimistes qu'en plaçant sa caméra au coeur d'une mêlée: le spectateur a l'impression d'être à la place du ballon ovale. Le suspense va crescendo bien que le résultat de la rencontre soit connu (les Sud-Africains gagnent à la fin). Matt Damon en capitaine blondinet et Morgan Freeman, adoubé par Mandela lui-même pour l'incarner, se mettent au diapason de cette oeuvre généreuse. On éprouve une furieuse envie d'applaudir à la fin du match, qu'on soit fan de rugby ou non. Car le sport n'est ici qu'un prétexte pour célébrer l'homme dans ce qu'il a de meilleur.
-
En général, au cinéma, lorsque des acteurs mettent des crampons, c'est souvent ridicule. Matt Damon, lui, est assez crédible. C'est d'autant plus surprenant que lui et Eastwood, comme bon nombre d'Américains, sont étrangers à la culture du rugby. Le film s'attarde, d'ailleurs, rarement sur le jeu stricto sensu et faillit quelque peu lorsqu'il abuse du ralenti dans certaines actions décisives. De toute façon, il s'agit moins de célébrer la beauté du sport que de refléter son retentissement à travers le pays, la ferveur collective, le flot d'impressions, à la fois riches et futiles, que la compétition procure. En cela, Eastwood, cinéaste rassembleur et populaire par excellence, est parfaitement à la hauteur de l'événement historique. Il nous fait revivre de l'intérieur cette aventure humaine, orchestrant l'émotion en un formidable crescendo. Etre tout près des dieux, partager un sentiment fugace d'éternité, qui peut résister à cela ?
-
Des hommes qui, malgré les haines du passé, se tendent enfin et difficilement la main, le rugby filmé comme jamais auparavant et deux acteurs absolument magnifiques, crédibles et émouvants : voilà ce que nous offre la caméra de Clint Eastwood. Eastwood, le plus grand des cinéastes américains aujourd’hui, et c’est bien avec lui et non avec les succès du box office de ce début d’année 2010, que nous faisons le plus beau des voyages au cœur de l’âme humaine. « Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme » répète à plusieurs reprises Morgan Freeman, admirable dans le rôle de Mandela. « Nous avons triomphé de la haine » écrivait Albert Camus, oui c’est bien la grande leçon de « Invictus » que cette guérison de la haine et nous sommes d’un bout à l’autre de cette projection devant un chef d’œuvre, un inoubliable moment de cinéma.
-
(...) Invictus est d'abord porté par l'admiration qu'Eastwood voue à Mandela, et par l'interprétation qu'offre Morgan Freeman d'un personnage dont l'énergie bonhomme transcende tout et dont l'acte de foi en l'humanité, tous bons sentiments bus, fait du bien.
-
Cet angle mort, ce continent secret que le film, avec un tact typiquement eastwoodien, n'habite pas, tire bien plus de larmes que l'humanisme Benetton où, finalement, il s'enlise.
-
Difficile de résister au bouleversant Morgan Freeman, qui campe un Mandela à la fois espiègle et sage, inspiré et inspirant, face à l’impeccable Matt Damon.
Une fois n’est pas coutume, on est moins séduit par la mise en scène d’Eastwood, archi-démonstrative, mais l’émotion et l’admiration suscitées par l’histoire l’emportent au finish. -
Adapté d'un livre du journaliste John Carlin publié en 2008, Invictus est un spectacle efficace, honnêtement interprété, et d'une émotion certaine. C'est aussi, hélas ! l'un des rares films où Clint Eastwood donne l'impression de s'être quasiment absenté. Non seulement absenté physiquement, comme il pouvait l'être du magnifique Mystic River, mais bien absenté à lui-même et à son cinéma. Centré sur la figure de Mandela, auquel Morgan Freeman n'apporte rien de plus que son irréprochable professionnalisme, le film sacrifie à peu près tous les personnages (...).
-
Tirant avec talent sur les grosses ficelles qui servent à hisser les drapeaux, Clint Eastwood nous éclaire sur l'intelligence politique du charismatique Nelson Mandela. Grands sentiments, patriotisme et dérapages démagogiques sont au menu de ce film populaire voué à marquer un essai au box office.
-
alonné de ralentis disgracieux, parasités de bruitages sommaires, le match sensé être le climax d'Invictus - la finale contre les All Blacks de Jonah Lomu - est un sommet d'ennui. Filmé avec lourdeur, alternant mollement plans sur le public et séquences sportives dans un champ/contre-champ très téléphoné, la longue séquence est dénuée de tout suspense - d'autant que le résultat du match est historiquement connu. Bref, beaucoup de raffut pour peu d'émotion.