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Pour qui n’a jamais vu un film de Hong Sangsoo, celui-ci est une bonne entrée en matière. Le cinéaste sud-coréen infuse beaucoup de légèreté dans cette énième variation
autour de ses thèmes de prédilection : l’amour, l’ivresse et la duperie. Il le fait avec son dispositif habituel consistant en des boucles narratives qui sont à la fois des matières à fictions et une proposition de cinéma ludique et poétique. Isabelle Huppert interprète donc la même femme, successivement séductrice, adultère et bafouée, dans trois histoires qui dressent du mâle coréen un portrait peu flatteur – obsédé, lâche, superficiel, enfantin. Les acteurs jouent avec force détachement, comme si, au fond, tout cela n’était pas très important. C’est la limite du cinéma de Hong Sangsoo, dont on peut apprécier l’approche théorique sans complètement goûter son marivaudage « post-rohmérien".
Toutes les critiques de In Another Country
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Huppert parfaitement à l’aise dans l’univers délicieusement détraqué de Hong Sangsoo. Jubilatoire.
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Isabelle Huppert se glisse à merveille dans cet univers subtilement décalé, où tout peut bifurquer à chaque instant de façon étonnante.
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Par sa forme volatile et sa structure un peu pompette, « In Another Country » s’impose comme un film foncièrement joyeux et subtilement libertaire. Voilà qui tranche avec les visions sociales dépressives et moralisantes dont se repaît en ce moment le cinéma d’auteur.
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par Hubert Niogret
Tout, dans la structure de "In another country", rappelle la logique d'enchaînement des cartoons. Et c'est une logique qui, au fond, gouverne toujours l'enchaînement des épisodes dans les films d'Hong Sang-Soo : chat et souris se retrouvent d'un épisode à l'autre pour une énième course-poursuite, courtoise et trébuchante.
Hong Sang-soo est de ces rares cinéastes à savoir si bien filmer cette émotion simple : un pincement au coeur.
(..) quand une immense actrice comme Isabelle Huppert se prête au jeu, cela donne des scènes presque surréalistes et pourtant si irrésistibles de justesse et de décalage que l'on imagine que le tournage a dû ressembler au film, surtout pour son premier segment, assurément le meilleur.
La nouvelle comédie de Hong Sangsoo sur le thème de la romance brisée n’hésite pas à aborder l’auto dérision, d’une finesse exquise et d’une intensité symbolique.
(...) il n'y a (...) aucun message, ni grand sujet. Le film n'en a pas besoin pour charmer intensément. "In another country" : au pays des songes et du cinéma.
Il se peut que Hong Sang-soo, un des auteurs les plus stimulants en activité aujourd’hui, soit conscient du danger auquel l’exposent ses leitmotive de cinéma, vu comment il persiste de film en film à jouer sur cette corde raide, faisant mine de ne jamais décoller d’un petit univers bien à lui pour prendre in extremis un envol d’une vigueur nouvelle. Ce nouveau film lui permet de maintenir le cap – même si cette fois, cela ne se fait pas sans perte.
Le Coréen Hong Sang-soo entraîne Isabelle Huppert dans une comédie balnéaire au charme irrésistible.
(...) on s'y sent sent si bien si libre. Jamais embarqué de force. Jamais embarqué dans un sillon : ce sera comme ça et pas autrement. Avec Hong c'est comme ça et autrement.
En Eros taquin et ténébreux, Hong Sang-soo laisse le spectateur à sa rêverie, de plaisir et de jouissance mêlée.
"In Another Country" fait l'effet d'un sourire chaleureux, d'un léger coup de soleil ou d'une coupe de champagne. Délicatement euphorisant.
Le réalisateur coréen "importe" Isabelle Huppert dans son cinéma et dans son pays. Et réussit un beau film sur l'enfance, les mouvements du coeur et les élans du corps.
Isabelle Huppert a complètement joué le jeu du cinéaste et sa petite musique personnelle.
A la fois amusant et exaspérant, mais principalement amusant.
Un film léger qui se démarque du style formel habituel de Hong.
In Another Country appartient à cette veine. Isabelle Huppert y campe trois variations d'une Française vivant en Corée, prise dans des jeux ludiques et cruels de séduction et de trahison. Mais si le canevas dramaturgique reste brillant, le choix (obligé) de l'anglais tue dans l'oeuf la virtuosité discursive, marque de fabrique de cet auteur.
Un nouvel hommage du réalisateur Hong Sangsoo au cinéma français. Un peu futile et simplet mais très sympathique à regarder.
La présence d’Isabelle Hubert dans ce film permet de sortir des sentiers battus.
La rengaine du cinéaste coréen est connue et éprouvée mais le plaisir reste quasi intact.
Isabelle Huppert court à petits pas sur une route perdue, et on rit. C'est ténu, et c'était la bouffée d'air frais du dernier Festival de Cannes.
Il manque au réalisateur un sujet, ce qui donnait du charme à ses premières oeuvres.
Un exercice de style à la Resnais qui, sous la direction de Hong Sang-soo, pourtant chouchou du Festival de Cannes, est plus gentillet que palpitant.
Le film n'est pas dénué de charme, notamment grâce au tempérament imprévisible d'Isabelle Huppert. Mais les dialogues en anglais, creux et simplets, trahissent les limites de cet exercice de style.