Toutes les critiques de Goodbye Solo

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Il faut attendre la fin de Goodbye Solo pour en comprendre toute la richesse et la complexité. Entre-temps, on risque d’être irrités par les bavardages bien intentionnés de Solo, chauffeur de taxi d’origine sénégalaise. Avec son titre équivoque (qui est le plus seul des deux ? qui dit adieu ?), Goodbye Solo révèle et confronte deux points de vue sur la vie, la solitude, la famille. Ramin Bahrani, qui a pris de l’assurance depuis ses deux précédents films, Chop Shop et Man Push Cart, excelle ici à suggérer les choses sans les dire et à montrer l’invisible. Son sens du sous-texte et sa maîtrise visuelle, qui s’exprime dans le très puissant dernier plan sur la montagne, où les lois de la nature semblent s’être inversées, font de lui un successeur crédible de Kiarostami.

Les critiques de la Presse

  1. Brazil
    par Véronique Kientzy

    Troisième long-métrage de Ramin Bahrani (Man push cart et Chop shop), Goodbye Solo est un petit bijou d'humanité et de fausse simplicité. (...) Pas d'effets de caméra, ni de pathos dans le scénario pour nous emmener loin, très loin. (...) Le film a été tourné où le réalisateur a vécu (...). Cette connaissance des lieux permet aux spectateurs de s'immerger totalement dans l'histoire, avec en plus un très beau casting et un scénario malin.

  2. Brazil
    par Eric Coubard

    Raconter l'histoire d'une amitié entre un chauffeur de taxi et un vieil homme désabusé, las de la vie, n'est pas sans risque. Tout est une question de retenue (...) Un tel scénario, m^me décliné maintes fois et à toutes les sauces, reste une redoutable ode à l'humanité lorsque sa déclinaison est réussie. Ici, non seulement elle est impeccable, mais de surcroît elle est prenante et émouvante. (...) Le film de Ramin Bahrani est un beau message sur la tolérance, sur l'humanisme et le don de soi.

  3. Le Monde
    par Jean-Luc Douin

    Goodbye Solo repose sur presque rien, ce face-à-face entre le suicidaire et son samaritain, des regards, des silences, les sourires de Solo. C'est la mise en images d'un sentiment (la compassion) et d'une métamorphose (...). C'est l'art de filmer le visage d'un homme qui vous dit au revoir, l'art de filmer un taxi comme un personnage, un homme donnant la main à une petite fille ou serrant un nouveau-né dans ses bras, un homme au fond des yeux.

  4. Télérama
    par Cécile Mury

    Qui sauvera qui ? Quand et comment ? L'échéance est incertaine et la mise en scène s'accorde à ce suspense existentiel : un palpitant crescendo de scènes courtes, nerveuses, comme dans un thriller affectif. Et pas de prêchi-prêcha psychologique !

  5. Les Inrocks
    par Vincent Ostria

    En contrepoint de ce tissu suburbain très concret, il y a la forêt, les rochers, points d’orgue du récit, qui se déroule au Blowing Rock, promontoire grandiose qui sera la roche Tarpéienne du vieil homme. A ce moment, le filmage supplée le scénario, poétisant le lieu par la grâce du vent qui souffle, de la main qui surplombe l’abîme, du bâton qu’on y jette. La métaphore et le réel se confondent. La voix du bavard Solo se tait, insignifiante au regard de cet instant où le temps et le monde deviennent vaporeux.

  6. Le Figaro
    par Anthony Palou

    Goodbye Solo est peut-être l'un des plus beaux films sur les secrets de famille, sur la bonté, enfin sur l'amitié. Un petit détail : l'interprète de William, Red West, fut entre autre garde du corps d'Elvis Presley. Il est magnifique.

  7. Nouvel Obs
    par La rédaction de TéléCinéObs

    Bahrani filme le ciel, les arbres, le temps qui passe, et cherche l'humain avant tout. Tout se termine au pied d'une montagne, dans la brume, sans qu'on ait le besoin de voir ou de dire. Dieu . n'est jamais cité ou invoqué mais, de toute évidence, il est présent et l'au-revoir du titre mène à la transcendance.

  8. Les Cahiers du cinéma
    par Thierry Méranger

    L'intrigue oppose une nouvelle fois un labeur quotidien et répétitif à un rêve de réussite, naturellement condamné à l'avance par le fantasme naïf d'un héros qui souhaite devenir steward pour mieux conjurer la panne de l'ascenseur social. Loin de la surdose métaphorique c'est de l'intrusion d'un corps étranger au système que le film tire sa saveur et ses instants les plus émouvants. Film dont les huis clos violents ne racontent rien d'autre que la quête obsessionnelle d'une impossible fusion.

  9. L'Express
    par Eric Libiot

    Soit : un jeune, un vieux ; un Blanc, un Noir ; un triste, un souriant ; un Américain, un étranger... Banal, et pourtant : (...) Goodbye Solo réussit, l'air de rien, à taper juste. Ramin Bahrani (Man Push Cart, Chop Shop) parvient même à créer, sous les atours d'une comédie sociale, une sorte de suspense émotionnel qui retient l'attention. Parti de rien, Goodbye Solo arrive en pleine forme.

  10. Le Parisien
    par Hubert Lizé

    Un bled de l'Amérique profonde. Un taxi banal, même pas jaune. Deux personnages que tout semble séparer. (...) Sur ce fil ténu, repose cette chronique sensible et attachante, qui vaut aussi par la présence des acteurs. Dont l'impressionnant Red West, ancien garde du corps d'Elvis Presley, compositeur respecté de chansons country, devenu cascadeur chez Coppola et Altman, qui livre ici une étonnante composition quasi silencieuse.

  11. A voir à lire
    par Marine Bénézech

    Ramin Bahrani n’évite cependant pas une certaine aridité émotionnelle à force de neutralité à l’encontre de son sujet, mais il a le mérite de placer singulièrement le spectateur devant ses propres questionnements existentiels. C’est pourquoi on applaudit la force tranquille des deux acteurs, Red West et Souléymane Sy Savané, qui maintiennent la tension dramatique de bout en bout et font de Goodbye Solo une œuvre appréciable et humaniste.

  12. Paris Match
    par Alain Spira

    Dans ce formidable duo d'acteurs, Red West parvient à nous raconter toute une vie avec son seul regard. Un grand bonhomme !

  13. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Choisir sa vie ou choisir sa mort : cette émancipation digne, sans esbroufe ni sentimentalisme, s’attarde en gros plans sur les visages en gros plans et monte crescendo vers une fin sobre et puissante, pleine d’émotion.

  14. Positif
    par Gregory Valens

    Séquences se répétant ad lib., personnages n'évoluant que selon un schéma ultra-prévisible, notations vues cent fois sur les difficultés des populations immigrées et la solitude des anciens, caméra suivant les corps du crépuscule à l'aube, seconds rôles de paumés au grand coeur qui cachent un lourd secret cousu de fil blanc : voilà une caricature de film indépendant américain.