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Nabil Ayouch (Much Loved, Haut et fort) fait le portrait d’une chanteuse marocaine : Touda, une Cheikha, descendante de la tradition de l’Aïta – le « cri » en arabe, forme de poésie chantée née il y a plusieurs siècles dans les plaines du Maroc, dont les femmes se sont emparées au fil du temps pour en faire un instrument de rébellion et d’émancipation. Hier adulées, aujourd’hui mal considérées, les Cheikhas risquent la précarité, la mise au ban, la violence – ce que raconte d’emblée Ayouch en faisant suivre une scène de transe festive par le viol de son héroïne. Suivant Touda (magnétique Nisrin Erradi) de sa petite ville de province à Casablanca, où elle espère faire carrière, le réalisateur livre à travers elle une vue en coupe de la société marocaine. On regrette qu’il ne parvienne pas toujours à communiquer l’énergie fiévreuse de ses séquences musicales au tableau sociologique qui les enserre, plus convenu.