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La traque d'un criminel, qui laisse comme preuves des équations imbitables, et la relation trouble entre un professeur et son élève surdoué constituent la trame de Cluedo rigolote que De La Iglesia pimente de références philosophiques, cinéphiliques et littéraires. Le résultat est drôle, stimulant et visuellement très élégant. Le tout manque toutefois d'un peu de substance, mais qui aurait cru qu'on pourrait autant s'amuser en se prenant la tête sur des équations?
Toutes les critiques de Crimes à Oxford
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Ellepar Françoise Delbecq
Si, avec un titre pareil, vous pensiez voir un Agatha Christie ou un bon vieil Hitchcock, raté! Du début à la fin. Alex De La Iglesia, qui n'est pourtant pas un débutant dans le genre comédie noire et fantastique décalé fait ici chou blanc !
- Fluctuat
Entre Sherlock Holmes, "alfred hitchcock" rec="0" et abrégé de logique ou de philo, Crimes à Oxford tente de retrouver le classicisme du film à énigme soutenu par une argumentation théorique. Mieux vaut revoir l'intégrale de Dr House.- Voir notre entretien avec Alex de la Iglesia - Voir notre entretien avec John Hurt - Exprimez-vous sur le forum cinémaAprès 800 balles et Le Crime Farpait, Alex de la Iglesia sort enfin, un peu, de sa période cinéphile boutonneux. C'est mieux, mais pas encore ça. Crimes à Oxford était pourtant une belle occasion pour s'affranchir des conventions ironiques de l'hommage jouvenceau au cinéma. Retour au classicisme du film à enquête dans la tradition de [people rec="0"]Conan Doyle[/people] et "alfred hitchcock" rec="0" (comme quoi l'empreinte du maître est encore là et bien visible), exil en terre britannique pour retrouver le goût et l'ambiance du meurtre à l'anglaise, grands duels de rhétorique et d'égo entre John Hurt et Elijah Wood relisant "ludwig Wittgenstein" rec="0" et autres logiciens, tout était là, a priori, pour donner le ton et l'allure à un genre, qui s'il n'est pas nouveau, a son charme. Raté, la mécanique ne prend pas. Incapable de s'approprier le roman à l'origine, de la Iglesia peine à mettre des images sur un récit très littéraire. Le problème est en fait assez simple : Crimes à Oxford repose sur une argumentation théorique, mathématique et philosophique (sur la relativité de la vérité), qu'il tente d'illustrer sans jamais y arriver autrement qu'en le justifiant par un dialogue ou les détours du scénario. Un plan séquence de palmien essaie de faire illusion un instant, mais sa grossièreté prouve combien de la Iglesia peine à être à la hauteur des concepts que son récit convoque et dont il ne garde qu'une superficialité. N'en ressort alors qu'un Cluedo savant et mou qui a le moindre mérite de rappeler ce que disait "gilles deleuze" rec="0" : les wittgensteiniens sont des assassins de la philosophie. Crimes à Oxford De Alex de la Iglesia Avec John Hurt, Elijah Wood, Leonor Watling Sortie en salles le 26 mars 2008Illus. © La Fabrique de Films- Exprimez-vous sur le forum cinéma - Voir notre entretien avec Alex de la Iglesia - Lire les fils réalisateur, film policier sur le blog cinéma - Lire la critique du Crime Farpait - Lire notre petite histoire du cinéma espagnol