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C’est l’envers du miroir aux alouettes que décrypte ce documentaire édifiant, qui assimile la détection des footballeurs africains à la traite négrière des temps passés. Avec son montage percutant à la Michael Moore (des séquences animées parsèment notamment le film), ses révélations fracassantes et ses témoignages bouleversants, Black Diamond contribue à instruire le procès du football moderne, de plus en plus business et de moins en moins spectacle.
Toutes les critiques de Black Diamond
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) le film, après être revenu sur l'histoire effroyable d'un match de qualification de la dernière Coupe du monde en Côte d'Ivoire qui a fait 19 morts dans le public, présente des témoignages révoltants de cette réalité.
Il met aussi en lumière le cynisme des agents et autres managers, et l'étendue d'un système qui pompe le sang du continent comme une immense araignée, les liens entre la corruption endémique des gouvernements et cette arnaque criminelle qui prospère à l'échelle du continent entier, à laquelle prennent part aussi bien l'Europe que des pays du Golfe.
Dressant un parallèle entre ce trafic et la traite négrière, dramatisant la situation par une musique angoissante, le film manque parfois de rigueur du point de vue de l'enquête. C'est ce qui en fait la limite.
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Sans doute consciente des manques de son documentaire, Pascale Lamche a cru bon d’établir un parallèle entre la situation actuelle et un conte africain mettant en scène l’araignée Ananse, sorte de tentatrice qu’elle fait intervenir par le biais d’un dessin-animé incrusté aux images réelles. Le procédé, certes original, n’est pas forcément très fin et surligne un peu plus encore les intentions déjà martelées par les prises de vue réelles et les commentaires. Black diamond a donc le mérite d’ouvrir la voie à une réflexion sur l’esclavage moderne et sur les ravages d’un capitalisme sauvage où les êtres humains ne sont plus considérés que comme des marchandises, mais il demeure bien trop perfectible dans sa démonstration et trop hybride dans sa forme pour devenir un incontournable du genre.
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Ce film est, en quelque sorte, un carton rouge que la réalisatrice brandit afin que de telles pratiques soient mises, une bonne fois pour toutes, hors jeu.
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Si Black Diamond a le mérite de révéler cette nouvelle traite des Noirs, la réalisatrice tend à s'égarer dans un folklore inutile et la multiplication de témoins qui finissent par effriter un sujet à la structure déjà incertaine.
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Le miroir aux alouettes du football business, les pratiques véreuses d'agents escrocs, Black Diamond aurait dû s'en tenir là. On aurait aimé y entendre les témoignages des apprentis footballeurs, baladés dès l'adolescence aux quatre coins du globe. Mais le film musarde, brouille les pistes : en vrac, la bousculade mortelle qui a précédé le match Côte d'Ivoire-Malawi, en 2009, ou le pullulement des écoles de football (lesquelles sont honnêtes, lesquelles ne le sont pas ?, mystère). Le vrai sujet - le pillage de l'Afrique, nouvel esclavagisme - a été un peu perdu de vue en chemin.