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Pour son premier long métrage, Alice Winocour s’empare d’un sujet passionnant mais galvaudé : les rapports entre un démiurge et sa « créature ». Il y a deux ans, Abdellatif Kechiche en donnait une formidable variante avec Vénus noire, qui poussait très loin l’étude de l’aliénation qu’une telle relation.implique. Plus modestement, Augustine s’attache à décrire la montée du désir chez les deux protagonistes, séparés par une montagne de préjugés et de réflexes de classe. Si l’ambiance mortifère du début, qui montre l’héroïne déambulant avec un oeil fermé, laissait espérer un traitement viscéral aux frontières du fantastique, l’intrigue, corsetée et linéaire, se charge de remettre très vite le film sur les rails de la normalité et du romanesque en costumes. On retient néanmoins son féminisme subtil, joliment défendu par Soko, face à un Vincent Lindon sobrement intense.
Toutes les critiques de Augustine
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Alice Winocour fait preuve d'une étonnante maîtrise pour son premier long-métrage. L'ambiance confinée de cet hôpital-prison pour femme sent le souffre, mais la mise en scène reste sobre, et la facture intemporelle.
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Découvrir Soko dans une atmosphère ensorcelante et onirique au détour d’un récit fait d’amour et de chairs folles est une expérience étrange et belle. Et ce portrait d’une femme dominée, entre psychose et mystère, qui n’aspire qu’à la liberté est juste splendide.
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La relation trouble du neurologue Jean-Martin Charcot avec une de ses patientes, interprétée de façon époustouflante par Soko.
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Malgré quelques baisses de rythme, le film dissèque la relation toute en tension érotique du médecin et de sa patiente, faisant d’une simple consultation une scène d’une étonnante sensualité.
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C’est très beau la naissance d’une intransigeance. Augustine, premier long-métrage de la réalisatrice Alice Winocour, est un acte cinématographique. Sélectionné à la Semaine de la Critique, le film émeut autant par son récit que par la rareté du geste qu’il nous donne à voir : la méthodique construction d’une révolte artistique. Chose rare, ce coup de poing est un regard.
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Un premier long-métrage élégant et subtil.
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Dans Augustine, Alice Winocour met en scène avec une saine austérité des personnages de chair et de sang confrontés à leurs mystères, leurs interrogations, leurs pulsions et leurs empêchements moraux. Dans des décors étouffants, baignés dans une lumière en clair obscur, la cinéaste, bien aidée dans sa tâche par ses comédiens (le toujours impérial Vincent Lindon et la sidérante Soko), filme une aventure tout à la fois cérébrale, charnelle et… amoureuse. Une des fictions les plus passionnantes et troublantes de l’année, pas seulement du côté du cinéma français.
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Cette histoire d'amour taboue entre un médecin et sa patiente, et d'un fascination mutuelle malsaine, offre à Lindon un rôle d'une ambigüité touchante.
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Vincent Lindon est une fois de plus remarquable dans ce rôle compliqué. (...) L’acteur incarne un formidable professeur Charcot, en 1885, dans « Augustine », le premier film d’Alice Winocour. La chanteuse Soko lui donne la réplique, bluffante dans le rôle de cette cobaye entre hypnose et hystérie.
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Le film, même s'il nous laisse un peu sans réponse, est avant tout une analyse brillante et touchante de la place des femmes.
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Si la mise en scène clinique empêche l'émotion de poindre, Vincent Lindon, froid et puissant et Soko, actrice-chanteuse, fascinent dans ce jeu de pouvoir de manipulation et de séduction.
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Film sur le désir et la peur des femmes, manifeste féministe, « Augustine » a l’audace, la richesse et la force d’un coup de maître.
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Alice Winoucour est une femme, et son film s'en ressent. Certes, elle n'élude pas les soubassements sociaux sur lesquels se fonde la domination de Charcot. Mais, plus encore que l'emprise du grand-bourgeois sur la créature des bas-fonds, la réalisatrice filme avec un soin particulier les jeux d'attirance et de sujétion qui se nouent entre les deux sexes. A cette aune, le dénouement, ô combien transgressif, ne laisse guère de doute quant à la portée féministe d'Augustine : derrière le cobaye rétif aux mesures de la bonne société rugit, fière et résolue, une héroïne des temps modernes.
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Soko (...) incarne à merveille l'héroïne (...) secondée par sa cinéaste, c'est d'abord elle qui parvient à inventer l'image de cette nouvelle rebelle moderne.
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Ce «charme» empoisonné, Alice Winocour le restitue dans la trame intimiste d’une reconstitution hantée qui ne cherche pas inutilement à exagérer le théâtre de la cruauté de la folie douce dont la Salpêtrière aurait été le décor. L’hôpital est montré comme un château romantique noyé dans la brume, une maison Usher de la maladie mentale quelques heures avant l’écroulement final.
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Vincent Lindon dresse du savant (Pr Charcot) un portrait épatant, mélange de certitudes arrogantes et de doutes persistants, qu'un trouble interdit va bientôt submerger.
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L'atout principal d'Alice Winocour, outre son talent d'écriture, est son travail très sûr avec les acteurs. Vincent Lindon nous a habitués, depuis quelques années, à être sensationnel dans la retenue, les silences, les regards qui trahissent, les gestes qui révèlent.
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Pour son premier film, Alice Winocour n'a pas choisit la facilité en abordant la relation ambigüe du professeur Charcot et d'une jeune femme victime d'hystérie. Pourtant, elle réussi néanmoins à nous captiver avec cette émouvante histoire.
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Reconstitution passionnante et enrichissante, mais à laquelle manque, sur un sujet proche, la perversité de Cronenberg dans A Dangerous Method.
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Film en costumes déjouant habilement les affres de l’histoire, le premier film d’Alice Winocour déploie son axe sur la question des rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes. Des pistes posées, mais pas encore toutes exploitées...
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Un premier film maîtrisé (presque trop !), où l'héroïne devient une féministe avant la lettre. Superbe interprétation.
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Formellement très soigné, le film peut cependant dérouter par la rudesse de son propos.
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Le grand film sur Charcot reste sans doute à faire. En attendant, Augustine, célébrée par les surréalistes en 1925, trouve dans cette première œuvre une prolongation à sa légende de femme libre.
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Pour son premier film, Alice Winocour prend beaucoup de libertés et fait preuve d'une belle détermination.
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(...) ce premier film d'Alice Winocour nous parle frontalement de l'hystérie (...) et ressuscite une époque.
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Une relation ambiguë filmée avec une pudeur telle qu’elle fait perdre à l’histoire de sa force, mais qui n’enlève rien à l’impeccable reconstitution historique de ce film sur les troubles hystériques.