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Nul besoin cependant d’être cinéphile pour apprécier cet Americano frappé qui mixe différentes tonalités (le mélo, l’absurde, le thriller) comme autant d’états d’âme agitant le héros, auquel Demy prête ses yeux tristes. Mais Americano, c’est aussi une vision de l’Americana : artistes fauchés, homeless et autres émigrés clandestins peuplent l’histoire, qui finit par se déplacer de l’autre côté de la frontière pour atteindre Tijuana l’interlope. À l’instar de Martin, déboussolé, c’est quand le film se perd qu’il trouve sa dimension tragique et bouleversante.
Toutes les critiques de Americano
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Martin se perd mais Mathieu Demy ne nous abandonne pas. Un gars déplacé qui, avec sa façon d’être toujours à côté de la plaque, met dans le mille d’un beau film en forme de blues : idées noires et mélodie incandescente.
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Première réalisation de l’acteur, ce road movie intime, mélancolique et drôle, mêle avec fluidité une histoire de filiation et de deuil à une quête d’identité touchante. C’est aussi un joli hommage au cinéma qui l’a nourri, celui de ses parents, Agnès Varda et Jacques Demy, dont il fait ici une sorte de synthèse personnelle, avec de beaux cadrages, une belle lumière et un excellent casting (Mocky en père râleur, Salma Hayek, nouvelle Lola, ou encore Géraldine Chaplin).
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On entre ici de plain-pied dans le domaine du conte initiatique, avec cette belle métaphore qui consiste à opérer la psychanalyse du héros sur le lit de Lola et au tarif de sa passe. Gardons secrète la résolution de l'énigme, pour constater que le voyage de Martin s'apparente lointainement à celui d'Œdipe, qui accomplit son destin en croyant le fuir.
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Tout cela est vertigineux, comme les gouffres de la mémoire et le Vertigo de Hitchcock.
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Biens secoué, avec ce qu'il faut d'amertume et de pétillant. cet "Americano" est un cocktail très réussi.
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Après la mort de sa mère, un homme part pour Los Angeles sur les traces de cette femme qu’il n’a que brièvement connue. Mathieu Demy, acteur cinéaste et fils de deux auteurs majeurs, construit une fiction pure, mais aux belles vérités intimes, autour des images de "Documenteur" – réalisé par Agnès Varda en 1982 et dans lequel il jouait – cité ici comme fil narratif nostalgique. Et réinvente la "Lola", de Jacques Demy sous les traits d’une énigmatique danseuse dans un club à la frontière mexicaine. Des hommages nullement étouffants, assumés pour mieux s’en affranchir et étreindre pleinement, un cinéma attachant, parfois bancal, mais éminemment personnel.
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Cette oeuvre oedipienne utilise les miroirs du cinéma pour mieux se dévoiler
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(...) Mathieu Demy est ici habité par un élan puissant, une sorte d'enquête sur le mystère de ses origines tant familiales qu'artistiques.
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(...) Ce premier long-métrage explore les émotions enfouies (...) Le drame est porté par une authenticité réelle (...) L'ensemble possède un charme désuet, sans douté délibéré.
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Un hommage à Lola de Jacques Demy qui se voudrait touchant mais qui n'est que gênant de maladresse.