Fluctuat
Pas facile qu'une licence comme Alien vs. Predator coïncide avec nos désirs. On pouvait malgré tout espérer trouver dans ce nouvel épisode, Requiem, de quoi satisfaire notre plaisir coupable d'un bis décomplexé, c'est plutôt raté.
- Exprimez-vous sur le forum cinémaNouvelle rencontre au sommet pour les deux aliens stars d'Hollywood. Après un passable premier épisode par Paul Anderson, la suite échoue entre les mains de colin strause et Greg Strause, plus connus pour leur casquette de superviseurs d'effets spéciaux sur pléthore de petits ou grands blockbusters (300, X-Men 3, Mission: Impossible 3). Rien d'étonnant donc à ce que le scénario serve de pur prétexte à un déchaînement continu de morceaux de bravoure gore entre l'insectoïde Alien et l'humanoïde Predator. Petit changement d'ambiance toutefois, finis l'espace intersidéral ou la pyramide du précédent épisode, cette fois direction une bourgade égarée du Midwest. En déplaçant le terrain de jeu à ciel ouvert, la licence ne renouvelle pas pour autant ses enjeux narratifs. D'un côté l'Alien pond dans tout ce qui bouge, de l'autre le Predator est en chasse d'un Alien-Predator, sorte d'enfant bâtard né d'une alliance mutante dont le film ne se sert finalement pas. Chassé-croisé donc, avec en toile de fond les humains, largués, pris dans les filets d'une bataille où ils ne sont que chair à canon.Ce qui marque avec Alien Vs Predator Requiem, c'est sa relative indifférence. Le film n'est que succession de morts violentes, sorte de grand générique où l'acteur (débarqué de sa série télé) devient un figurant dévoré par les aliens. Presque plus rien ne prépare à un éventuel suspens ou à l'étonnement, c'est la guerre, tout se précipite sans rétention. Requiem sert plutôt de bidule ludique aux frères Strause qui enchaînent avec une tranquillité quasi laborieuse la mise en place de ce jeu de massacre. Il y a ici un certain respect de la série B, une forme littérale débarrassée d'excès symptomatique ou symbolique. On note quelques références à l'Irak, au gouvernement américain, mais toujours traitées avec une grossièreté qui avoue sa préférence pour une action décomplexée et désintellectualisée. On préfère presque cet aspect-là à l'autre qui enfile les métaphores comme des perles. Seulement, si les frères Strause retirent toute profondeur, ils ne se révèlent pas pourtant de grands esthètes. De l'humain ou des aliens, aucun n'émerge dans ce pot-pourri d'action sans style ni sentiment. Sauf justement, une certaine indifférence. Alien Vs Predator Requiem
De colin strause et Greg Strause
Avec Steven Pasquale, John Ortiz
Sortie en salles le 2 janvier 2008
Illus. © 20th Century Fox
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