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Il y a quatre ans, 2 Days in Paris, le deuxième film de Julie Delpy, avait imposé doucement mais sûrement son talent pour emballer des comédies de mœurs volubiles et bien senties, dans une veine autobio et semi impro où résonnaient les échos du diptyque Before Sunrise / Before Sunset. Après La Comtesse et le récent Skylab, Delpy renoue avec son personnage de 2 Days in Paris et délocalise l’action à New York pour organiser un nouveau match franco-américain. Dans le premier, c’était son mec qui se retrouvait parachuté au milieu des frenchies ; ici, son nouveau boyfriend (Chris Rock a remplacé Adam Goldberg) joue à domicile où il va subir l’invasion de la belle famille. Le père illuminé qui ne parle pas un mot d’anglais, la sœur nympho qui parade cul nu dans l’appartement, son mec un peu trop décontracté qui se fait livrer de la beuh devant les enfants… La réalisatrice, installée aux États-Unis depuis vingt ans, sonde avec toujours autant de précision le fossé culturel qui sépare son pays natal et sa terre d’adoption, additionnant les petits malentendus, traquant tout ce qui se perd in translation pour signer une comédie décontractée mais jamais anodine, légère jusqu’au moment où l’émotion l’emporte sans prévenir. On pardonnera à Delpy quelques égarements oniriques maladroits et un cameo final qui relève de la coquetterie : ses 2 Days in New York n’en avaient pas besoin pour justifier le prix du billet.
Toutes les critiques de 2 Days in New York
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ici la satire, plus subtilement, teste les attentes et les préjugés des personnages (et des spectateurs) français et met au jour leur désarroi devant un African American éloigné des stéréotypes familiers (...). On sent bien que l'" enjeu " du film est plus grave. (...) Julie Delpy signe une comédie lestée de mélancolie et moins déjantée qu'il n'y paraît.
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A travers le rire, Julie Delpy laisse percer une inquiétude, l'envie d'entrer dans la comédie de l'existence avant qu'il soit le moment d'en sortir. Sa mère, vue dans 2 Days in Paris et disparue depuis, hante le film, comme un fantôme bienveillant qui aide à retrouver le sens de la vie : dans ce monde fugace, prenons un peu de bonheur en passant. C'est exactement ce que permet 2 Days in New York.
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Un film pétillant, inventif et joliment dialogué, qui confirme le talent de l'actrice pour les comédie dans la veine de Woody Allen.
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Aprés un démarrage à la façon de Woody Allen, Julie Delpy s'empare de son sujet avec un enthousiasme communicatif. (..) cela donne une comédie sentimentale farfelue, faisant presque concurrence au Prozac.
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Delpy livre une suite fidèle à l’esprit mordant du premier épisode, tout en renouant avec la nostalgie familiale et burlesque de son précédent film, le Skylab. Un vrai bonheur
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Plus disjonctée que 2 Days in Paris, cette suite mélange l'hystérie loufoque d'un Howard Hawks avec la verve survoltée d'un Woody Allen. Nos zygos, courbaturés s'en souviennent encore.
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Julie Delpy s'en donne à coeur joie et multiplie les situations abracadabantes sur des dialogues brillants. Son scénario est impeccable à l'instar de sa mise en scène soutenue par un rythme infernal. Ca peut paraître épuisant; ça l'est ! Mais qu'est-ce que ça peut être drôle !
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Situation extrêmes, dialogues enlevés et casting inpeccable, Julie Delpy poursuite la veine familiale et déjantée du Skylab avec cette chronique new-yorkaise, qui se joue avec bonheur de l'autofiction.
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(...) [une] petite bulle de rien qui fait un bien fou. (...). "2 Days in New York" est un petit film qui vient emmerder les grands dans la cour. Il leur pique des billes et leur tire les chaussettes. Ce qui fait particulièrement plaisir.
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Dans le genre devenu bondé de “la comédie avec famille dysfonctionnelle”, Delpy excelle car ses idées sont comme tirées d’une expérience de vie (réelle ou non, peu importe) qui les éloigne du pittoresque laborieusement écrit de tant de ses congénères – ses trouvailles ont la fraîcheur du crayonné, à la manière de Valérie Donzelli. Mais la vie ne suffit pas, et le goût compte aussi. Delpy a le sens des acteurs et les choisit finement
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L'actrice-réalisatrice, elle, s’amuse du choc des cultures et des névroses familiales avec toujours autant de peps, déborde d’un amour taquin pour son papa (savoureux Albert Delpy en gaulois gargantuesque) et teinte sa comédie lo-fi, vainement hystérique par moments, d’une touche de spleen lié au deuil de sa mère et à l'angoisse de ne pas être à sa hauteur.
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Dans le rôle du fiancé américain traumatisé, Chris Rock succède à Adam Goldberg sans égaler sa drôlerie woody-allenesque ni parvenir à créer une alchimie avec sa partenaire. Mais la plus de Julie Delpy en matière de de psyché féminine est toujours aussi alerte, et les passes d'armes avec sa "soeur" Alexia Landeau, coscénariste du film, atteignent des sommets de cruauté hilarante.
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"2 Days in New York" est très lo-fi, artisanal et pétri de l'esprit de camaraderie vacharde de son instigatrice.
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Une comédie désinvolte qui jette ses bonnes idées par la fenêtre.
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2 Days in Paris avait la légèreté du regard un brin amusé que Delpy posait sur sa mère patrie. La caricature du bon français était présente, mais pas écrasante. Avec 2 Days in New York (...) les français sont gras, vulgaires, et sans-gêne. C'est sans appel.(...) Une farce indigeste (...) Insupportable.
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(...) exception faite de Chris Rock, le film est un étalage sinistre de gags mal réglés sur la vulgarité de français hideux en visite à Manhattan (...) on passe une heure et demi à se cacher le visage en espérant que les américains ne verront jamais un truc pareil.