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Le dernier clip du groupe Indochine fait des émules. Jugé trop violent, il sera interdit de diffusion à la télévision en journée. Néanmoins, la polémique s'est installée autour de ce film : en dépit de sa violence n'est-il pas là pour justement la dénoncer ? Le leader du groupe, Nicola Sirkis sera lundi soir dans le Grand journal sur Canal+ pour en parler.

Cette semaine, le groupe Indochine a dévoilé son dernier clip pour la chanson College Boy. Mais loin de faire l'unanimité, ce clip pose beaucoup de questions et de problèmes. Avec une grande question qui fait débat : Faut-il montrer la violence pour la dénoncer ? Pourquoi le groupe a t-il réalisé un film aussi violent ?Tout commence par des boulettes de papiers lancées en classe sur un camarade, un casier dégradé, un ballon de basket lancé en plein visage sur ce même adolescent. Puis, au fur et à mesure des minutes, la violence va grandissante. Les adolescents, aux têtes d'anges mais avec une insolence inouï dans le regard, passent leur camarade à tabac, dans la cour de l'école. Ils le mettent en sang, urinent sur lui et puis c'est l'apothéose. L'adolescent se fait crucifier et mitrailler. Pendant tout ce temps les autres enfants et les adultes assistent aux drames, avec un bandeau sur les yeux. Voilà ce que raconte le clip d'Indochine.Buzz, ou dénonciation d'une violence à l'école, qui existe déjà et qui pourrait aller aussi loin ? Les médias ne comprennent pas encore pourquoi le groupe a fait ce choix. Une chose est sûre, Indochine, vend beaucoup de disques et sillonne les plus grandes salles de France sans répit et à guichet fermé. Si le clip ne sera pas diffusé en journée, le CSA se pose encore la question de savoir s'il doit être interdit au moins de 18 ans.Dans une interview accordée au journal le Parisien (qui a mis la vidéo, non censuré, en ligne) Xavier Dolan, le réalisateur du clip s'explique. "Je voulais aller jusqu’au bout non pas pour choquer, mais pour montrer que cette situation est possible parce rien ne l’empêche, explique le cinéaste. La question n’est pas de se demander pourquoi suis-je allé aussi loin mais qu’est-ce qui empêcherait un groupe d’adolescents d’aller aussi loin alors que le lobbying des armes aux États-Unis est très puissant. C’est ma vision nord-américaine, mais des gens se font lapider partout.". En revanche, le réalisateur ne comprend pas vraiment la polémique autour de ce film et continue dans le Parisien en disant, "Dire que ça encourage la violence, c’est complètement stupide, s’insurge Xavier Dolan. Est-ce vraiment plus violent que tous les films qui arrivent sur nos écrans tous les jours? Il n’y a pas d’ambiguïté dans le message de non-violence du clip. On est immédiatement dans l’empathie avec le personnage. (...) Sur ce genre de chaînes (les chaînes de clips, ndlr), on voit tellement de scénarios racistes, violents, dégradants notamment pour les femmes. Cela me paraît absurde que ce clip soit censuré."Quoi qu'il en soit, Nicola Sirkis, donnera plus d'explication lundi soir dans Le Grand journal sur Canal+, quant au choix de ce clip.En attendant, découvrez quelques images du clip et ce qu'en ont pensé les chroniqueurs de Touche pas à mon poste, dans leur émission jeudi soir pour mieux comprendre la polémique : Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéoLes infos de Moreau : La polémique Indochine - 02/05/2013