Peu d’œuvres associées à la nouvelle vague allemande ont suscité autant de passion et de controverses que celles de Werner Schroeter. Réalisateur, producteur, acteur, compositeur, scénariste, monteur et directeur de la photographie, les nombreuses casquettes de Werner Schroeter rejoignent sa conception d’un cinéma total dans lequel se télescopent différents arts.Hautement original, hyper mélodramatique et émotionnellement chargé, son cinéma réinterprète radicalement l’opéra Bel canto italien du dix-neuvième siècle et la musique romantique allemande. Werner Schroeter est né le 7 avril 1945 à Georgenthal en Allemagne. Éduqué à Bielefeld, Heidelberg et Naples, Werner Schroeter suit des études de psychologie à l’université de Mannheim. Il exerce ensuite la profession de journaliste de 1964 à 1966 avant de définitivement s’orienter vers le monde du spectacle en 1967, année où il réalise son premier court-métrage, Verona (Zwei Katzen). Fasciné par l’opéra, il consacrera la majorité des ses œuvres de jeunesse à rendre hommage à cet art, dédiant plusieurs de ses courts-métrages à La Callas. Cinéaste résolument avant-gardiste et expérimental, Schroeter réalise en 1969 Neurasia, court-métrage destiné à être simultanément projeté sur deux écrans.En 1969, il entreprend son premier long-métrage Eika Katappa qui obtient le prix Josef Von Sternberg au festival de Mannheim et suscite l’intérêt à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.Création extrêmement atypique et créative, Eika Katappa renferme déjà les motifs récurrents cristallisant l’œuvre de Schroeter : l’opéra, la chanson populaire, la fascination de la mort, une stylisation et une théâtralité intense et une fusion de pratiques artistiques diverses.Dans son cinéma d’excès et d’artifices, Schroeter cherche plus à créer les visions d’une réalité psychique qu’à reproduire une illusion de réalité composées d’actions générées par des motivations psychologiques. On y découvre aussi Magdalena Montezuma, comédienne qui deviendra son interprète fétiche. Les figures centrales de ses œuvres sont souvent des marginaux – l’homosexuel, l’aliéné, l’étranger – ou des femmes fragiles et asociales, aspirant à un accomplissement personnel par l’amour passionné et la créativité artistique.Considéré comme un poète d’avant-garde et une figure clé dans le panorama du cinéma allemand, il se distingue de ses pairs, dès les années soixante-dix par ses prises de positions stylistiques radicales comme dans La Mort de Maria Malibran(1971) où la jeune cantatrice meurt d’avoir trop chanté.Durant cette décennie, il tournera plusieurs de ses films à l’étranger : Salomé (1971) au Liban, Willow Springs (1973) aux États-Unis, l’Ange noir (Der Schwarze Engel, 1974) au Mexique, le Règne de Naples (Regno di Napoli, 1978) en Italie, Flocons d’or (1976) en France et le Jour des idiots (Tag der Idioten, 1981) à Prague. Dans sa série de films réalistes se déroulant en Italie, Schroeter expérimente un style plus classique, dressant le portrait du prolétariat italien à Naples et de l’immigration transalpine. Palermo (1979) lui rapportera d’ailleurs un Ours d'or à Berlin en 1980.Dans les années quatre-vingt, il filme également des pièces de théâtre (Salomé, Macbeth, le Concile d’amour) et des documentaires dont la Répétition générale (1980), The Smiling Star (Der lachende Stern, 1983) et De l’Argentine (Zumbeispiel Argentinien,1986). Ces deux dernières œuvres, politiques et sans complaisance, dénoncent respectivement le régime corrompu de Marcos et la dictature de Galtieri et créeront la surprise chez ceux qui avaient catalogué Schroeter comme un cinéaste de fables fantastiques. En 1991, avec Malina, il réalise l’adaptation du roman d’Ingeborg Bachmann. En 1996, il réalise un essai sur l’opéra avec les cantatricesAnita Cerquetti,Rita GorretMartha Mödl, Poussières d'amour (1996). La même année, le Festival International du film de Locarno lui décerne un Léopard d’honneur pour l’ensemble de son œuvre. Il a également dirigé de célèbres actrices, notamment Carole Bouquet dans Le Jour des idiots (1982), Bulle Ogier, Maria Schneider ou Isabelle Huppert, qui joue dans trois films du cinéaste: Malina (1991), Poussières d'amour (1996) et Deux (2002).Il présente Nuit de chien(2008) à la Mostra de Venise 2008, et reçoit le Lion d’Or Spécial pour l’ensemble de son œuvre dénuée de compromis et rigoureusement innovante depuis 40 ans .De nombreuses rétrospectives à Londres, Paris et New York lui ont permis de conquérir de nombreux admirateurs et de révéler à un plus grand auditoire, un cinéma qui pour être marginal n’en a pas moins eu une résonance considérable dans l’univers de la culture contemporaine.
Nom de naissance | Werner Schroeter |
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Naissance |
Georgenthal, Thuringia, Germany |
Décès | |
Genre | Homme |
Profession(s) | Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste, Scénario original |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2015 | Die Königin - Marianne Hoppe | Réalisateur | - | |
2015 | Deux | Réalisateur, Scénariste | - | |
2008 | Nuit De Chien | Réalisateur, Scénariste | - | |
1996 | Poussieres d'amour | Réalisateur | - | |
1991 | Malina | Réalisateur | - |