Un thriller d’espionnage, première production française d’Apple TV+, brillamment incarné par Vincent Cassel malgré une intrigue décousue.
Et si Malotru croisait un jour la route de Vesper Lynd ? Sans trop s’en cacher, Liaison navigue avec une euphorie communicative dans les eaux de l’espionnage pop-culturel. Un ancien agent de la DGSE retrouve un amour de jeunesse au cours d’une mission à Londres. Alors que l’Angleterre est en proie à des attaques cyber-terroristes qui cherchent à profiter du Brexit, le couple navigue dans un complot qui vise à faire chanter des Britanniques désormais livrés à eux-mêmes, loin de Bruxelles… La toute première production française d’Apple, cornaquée par Virginie Brac (ancienne showrunneuse d’Engrenages), prend la forme d’un thriller international un peu bancal, sur fond de politique européenne et de conflit syrien. Une intrigue décousue qui touche à tout et finit par laisser perplexe, la faute à une machination un peu absurde et à une galerie de méchants trop caricaturale.
Mais malgré ses excès, cette Liaison devient vite attachante. Grâce à la mise en scène efficace de Stephen Hopkins (qui a fait ses armes sur 24 Heures chrono) et surtout grâce à un Vincent Cassel impressionnant. À 56 ans, l’acteur fait son Bureau des légendes avec un charisme tonitruant. Dandy de l’intelligence made in France, tantôt charmeur, tantôt brute épaisse, il écrase la série et toutes les liaisons qu’il y accumule : amoureux transi devant Eva Green, fraternellement burné avec Gérard Lanvin ou physiquement énervé face à Tchéky Karyo, le « Cassel Show » en impose et empêche cette Liaison de virer fatale.
Liaison, créée par Virginie Brac. Avec Vincent Cassel, Eva Green, Gérard Lanvin... A partir du 24 février sur Apple TV + (épisodes vus : 6/6)
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