Parole au charismatique Manuel Garcia-Rulfo, qui fait un bon successeur à Matthew McConaughey, dans une nouvelle adaptation un peu molle de Michael Connelly.
Le papa d'Ally McBeal revient à ses premières amours. Après avoir fait un petit détour par les mini-séries de luxe (Big Little Lies, The Undoing, Nine Perfect Strangers), le scénariste David E. Kelley revient au legal drama, un genre qu'il révolutionné et porté au sommet au fil de quatre décennies. De La Loi de Los Angeles (en 1986) à Goliath (en 2016), en passant par The Practice (1996) ou Boston Legal (2004), le maître de la série judiciaire est de retour sur Netflix avec une adaptation de Michael Connely : La Défense Lincoln. L'excitation est à son comble... le résultat est assez neutre.
The Lincoln Lawyer, c'est l'histoire d'un avocat nommé Mickey Haller, au passé compliqué mais au talent d'orateur hors du commun. Travaillant depuis sa voiture (une Lincoln), sans bureau fixe, il défend avec flegme et intelligence les accusés pris dans la machine judiciaire... Le personnage avait été incarné sur le grand écran il y a plus de dix ans par Matthew McConaughey, dans un thriller judiciaire flamboyant, passionnant.
La version sérielle est un peu lisse aux entournures. Très calibrée, sans flamme, elle s'appuie d'abord et surtout sur le charisme de l'acteur mexicain Manuel Garcia-Rulfo, qui ne manque pas de charme ni de présence, mais est loin d'avoir la même espièglerie dans le regard que McConaughey. Insistant très lourdement sur le fait qu'il est tout le temps en mouvement, dans sa voiture, avalant un à une les rues de Los Angeles et ses affaires, le drama tente ainsi de justifier son existence, sa pertinence. Alors qu'au fond, cette Défense Lincoln est une série judiciaire tout ce qu'il y a de plus banale, un peu molle même dans sa mise en scène, qui ronronne comme le moteur de la fameuse Lincoln.
Malgré tout, dans un genre télévisuel des plus classiques, le Lincoln Lawyer se défend plutôt bien ! Le thriller judiciaire au centre de l'intrigue ne manque pas de mystères et de rebondissements. La vie personnelle de l'avocat, coincé entre ses deux ex-femmes, ne manque pas de drama. Et le casting secondaire, solidement porté par Neve Campbell et Becki Newton, apporte une respiration bienvenue au milieu des cabotinages de Maître Haller.
Au bout du compte, La Défense Lincoln a ce petit quelque chose de familier très bien fait, parfait pour occuper vos soirées Netflix... même si dans le panthéon des créations de David E. Kelley, elle restera comme une série secondaire.
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