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Qui croire ? L'affaire Steven Avery est en train de prendre une drôle d'ampleur aux USA, après la diffusion de la série-docu sur Netflix.

On vous parlait hier de l'énorme onde de choc générée par la série-documentaire Making a Murderer, diffusée sur Netflix en décembre dernier. Des centaines de milliers d'Américains crient au scandale depuis quelques jours, et réclament la libération de Steven Avery, un gars du Wisconsin accusé à tort de viol en 1985, puis blanchi après 18 ans de prison, et condamné à nouveau pour meurtre, en 2005.


Making a Murderer laisse entendre que le garçon a pu être victime d'un acharnement judiciaire, a minima. Et le témoignagne accablant d'un juré du deuxième procès va clairement dans ce sens, a révélé hier la co-réalisatrice du documentaire, Laura Ricciardi, dans l'émission Today NBC. Selon ce juré (qui souhaite évidemment rester anonyme), Steven Avery aurait bien été piégé par les forces de l'ordre : "Ce juré nous a dit être persuadé que la culpabilité de Steven Avery n'a pas été prouvée. Il a été piégé et il mérite un nouveau procès, qui devrait avoir lieu loin, très loin du Wisconsin." Le juré en question avoue même avoir voté "coupable" à l'époque, "craignant pour sa propre sécurité."

Mais bien sûr, cette version des faits n'amuse pas vraiment les autorités du Wisconsin, directement visées par les accusations de Making a Murderer. Le producteur de l'époque, Ken Kratz, a fait part de son agacement dans Good Morning America sur ABC, accusant les réalisatrices d'avoir bricolé "une espèce de défense pour faire passer Steve Avery pour une victime." Selon lui, elles auraient laissé de côté des preuves clés. "Très clairement, ce n'est pas un documentaire. C'est un élément pour la défense, généré par et pour l'équipe qui soutient Steven Avery. D'ailleurs, ce n'est que lorsque Netflix a repensé le projet, que les deux parties ont été invitées à témoigner". Ceci étant dit, Ken Kratz a réfusé de se faire interviewer par Laura Ricciardi et Moira Demos, pour donner sa vision des faits, dans Making a Murderer.

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Même son de cloche du côté du Shérif du Comté de Manitowoc, Robert Hermann. Dans The Hollywood Reporter, il regrette que "les gens portent un jugement après avoir vu un documentaire, qui montre quatre heures de témoignages devant le tribunal, alors que le jury et le juge y ont passé des semaines. Évidemment, quand vous regardez, vous pouvez voir que la défense et la famille de Steve Avery sont proches des réalisatrices. Elles pointent vers la mauvaise conclusion. Je suis convaincu que justice a été rendue. Mais nous ne sommes pas heureux de voir ce qui se passe en ce moment. Ca donne une très mauvaise image de nos services et des policiers impliqués dans cette affaire. Alors que, franchement, ils ont fait leur travail et ils ont fait du bon travail. Ce sont de bons officiers."

Pendant ce temps, la polémique continue de faire rage en Amérique. L'affaire Steven Avery est devenue un véritable phénomène de société. A tel point que Making a Murderer a déjà sa parodie signée Seth Meyers (ci-dessous), diffusée hier, à l'occasion de la reprise de son Late Show.