Johnny Depp, l'implosion
Abaca

Comment est-il passé de 20 millions à 3 millions de dollars par film... avant de perdre tous ses premiers rôles ?

The Hollywood Reporter consacre sa une de la semaine à Johnny Depp et y dessine le portrait d'un acteur autodestructeur, qui a "implosé" en pleine gloire en voulant se venger de son ex-femme Amber Heard. Depuis qu'elle a porté plainte contre lui, en 2016, pour violences conjugales, et obtenu le divorce dans la foulée, rien ne va plus : le procès du couple entraîne régulièrement la publication de détails très glauques sur leur rupture. Quand elle démontre qu'il l'a frappée, il répond en l'accusant d'avoir déféqué dans leur lit conjugal. Alors elle renchérit avec des textos envoyés à leurs amis communs (notamment un à Paul Bettany disant qu'il faudrait la brûler, ce à quoi l'acteur répond par une blague sur les sorcières, détaillée dans l'article), et lui laisse filtrer des extraits audio d'une séance de thérapie de couple où elle avoue lui avoir elle aussi porté des coups. Plus les détails sont dévoilés, plus l'image des deux stars est écornée. Petit à petit, Johnny Depp perd ainsi sa place d'acteur phare d'Hollywood.

 

Johnny Depp, l'implosion The Hollywood Reporter
The Hollywood Reporter

 

Après avoir perdu son rôle très lucratif de Jack Sparrow dans la saga Pirates des Caraïbes, que Disney compte à présent rebooter avec une héroïne (Margot Robbie est courtisée), il a été viré des Animaux fantastiques 3 par la Warner Bros quand il a perdu sa plainte contre The Sun : il accusait le tabloïd de l'avoir traité d'"homme battant sa femme", mais a été débouté par un tribunal britannique qui a considéré qu'il avait effectivement été violent envers Amber Heard. Résultat, à part ces deux sagas -ainsi que Le Crime de l'Orient-Express, produit par Disney en 2017, et des publicités pour Dior, marque qui le garde comme égérie, il ne tourne plus que dans des productions indépendantes, telles que City of Lies, de Brad Furman, Waiting ofr the Barbarians, de Ciro Guerra ou Minamata, d'Andrew Levitas, pour lesquels il a dû revoir ses cachets à la baisse - et qui n'ont pas encore de date de diffusion en France. THR écrit ainsi qu'il signait jusqu'en 2016 des contrats de 20 millions de dollars, mais que son dernier était de « seulement » 3 millions (une autre source parle même d'1 million pour 13 de budget). Un salaire très loin de son record, qui remonte à 2010, quand il a touché 55 millions de billets verts pour incarner le Chapelier fou dans Alice au Pays des Merveilles : il avait signé un contrat lui permettant de gagner un bonus en cas de succès et le film de Tim Burton ayant franchi le milliard de recettes sur la planète, il a touché le jackpot !

Drogues, alcool et dépenses folles : le portrait inquiétant de Johnny Depp

Surtout, elle affirme que depuis qu'il a perdu le rôle de Grindelwald -pour lequel la Warner devra cependant le payer- il n'a plus de film de prévu à Hollywood : il devait retrouver Jerry Bruckheimer, le producteur de Pirates des Caraïbes, pour un biopic du magicien Harry Houdini, mais ce projet à gros budget ne serait plus en cours de préparation, la relation entre les deux hommes étant devenue tendue. Pourtant, Bruckheimer l'a publiquement soutenu pendant longtemps, tout comme quelques proches (son ex-femme Vanessa Paradis, ses enfants, son ex-compagne Winona Ryder) continuent de le faire, même s'ils seraient de moins en moins nombreux à en croire le magazine spécialisé dans le cinéma américain.

En 2018, un portrait de Rolling Stones montrait déjà Johnny Depp comme une star déchue, ayant sombré dans l'alcool et multipliant les dettes. Celui fait aujourd'hui par THR insiste davantage sur son côté autodestructeur, expliquant qu'il s'est lui-même sabordé en s'éloignant des gens qui l'épaulaient, notamment ceux qui géraient sa carrière, se débarrassant de ses agents et conseillers : il a porté plainte contre son ancien manager, Joel Mandel, à hauteur de 25 millions de dollars, et contre son avocat, Jake Bloom, l'accusant de l'avoir arnaqué de 50 millions de dollars de fraude. Un comportement jugé "radioactif", qui donne son titre à l'article.

Johnny Depp voulait qu'Amber Heard soit virée d’Aquaman