Velvet Buzzsaw a été inspiré par l'échec de Superman Lives avec Nicolas Cage
Warner Bros/Netflix

Le réalisateur Dan Gilroy était l’un des scénaristes du projet de Tim Burton.

Velvet Buzzsaw vient d’arriver sur Netflix, et si le résultat semble diviser les critiques, le projet de Dan Gilroy ne manque pas d’ambition. Le réalisateur de Night Call retrouve ici Jake Gyllenhaal et Rene Russo, tout en embauchant en plus Toni Collette ou John Malkovich, pour une comédie horrifique sur le thème de l’Art avec un grand A, qui s’attaque à tous ceux qui s’intéressent davantage à ce que les œuvres vont leur rapporter, qu’à leur beauté.


Des personnages sortent ainsi des tableaux pour attaquer les faux amateurs de peinture, où les sculptures deviennent des pièges mortels. Une idée qui est venue au réalisateur il y a une vingtaine d’années, lorsque le projet Superman Lives est tombé à l’eau. Dan Gilroy avait retravaillé les scénarios de Kevin Smith et Wesley Strick en 1997, Nicolas Cage avait été engagé pour incarner Clark Kent et Tim Burton devait mettre en scène cette super-production pour les producteurs Jon Peters et Lorenzo di Bonaventura, mais quelques jours seulement avant le lancement du tournage début 1998, le projet a été annulé. Dégoûté, Gilroy s’est alors mis à réfléchir à cette idée d’œuvres d’arts se vengeant de tous ceux qui s’intéressent plus à leur prix qu’à leur contenu. Il a surtout immédiatement eu en tête le plan final de son film. Attention, spoilers !

"C’était dans les années 1990, il y a un million d’années, explique-t-il à Polygon. Je venais de passer un an et demi à travailler sur Superman Lives, mais c’était en train de devenir la pire débâcle de tous les temps. Après tout ce temps à plancher dessus, un jour avant le début du tournage, Tim, le producteur Jon Peters et moi avons été convoqués à la Warner Bros, et une fois dans le bureau, ils nous ont annoncé qu’ils laissaient tomber pour des raisons économiques. Je me souviens que ça m’a dévasté. J’avais travaillé dur pendant un an et demi. C’était un projet important pour moi. J’étais à fond ! Bref, je suis parti, j’ai conduit jusqu’à Santa Monica, je me suis assis sur la plage, et là je repensais à tout ce temps de perdu. Je me disais que j’aurais pu écrire tout cela sur le sable, que ça aurait été effacé par les vagues, et que ça aurait eu exactement le même résultat."

Une idée reprise telle quelle durant le générique de fin, où l’un des rares survivants dessine sur le sable, alors que la marée monte. Il crée pour le simple plaisir de l’art, sachant que ça va disparaître. Et c’est pour ça qu’il n’a pas été tué comme la plupart des personnages du film, qui avaient perdu tout véritable goût artistique pour ne s’intéresser qu’à l’argent.

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